Climat, Un enjeu intergénérationnel

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Parce que les engagements pris ne sont pas respectés, on n’a pas vu la couleur des milliards de dollars qui devaient financer la transition écologique dans les pays pauvres

Le sommet de Paris a été une réussite pour le Président français Emmanuel Macron. Il a d’abord pu contourner le retrait du Président américain Donald Trump de l’accord international, en s’assurant de la présence d’Etats américains, de philanthropes américains, d’entreprises américaines. Plus de 60 chefs d’Etats et de gouvernements étaient présents. En face, il y avait la société civile, le système financier, les entreprises, mais aussi une forte implication des enfants et de la jeunesse. Des annonces ont été faites. La Banque Mondiale ne financera plus de projets liés à l’énergie fossile, des donateurs se sont engagés sur des montants, loin d’être décisifs, mais importants. Cependant, la réussite de ce sommet, appelé à devenir régulier, est ailleurs. Emmanuel Macron l’a rappelé dans son allocution, le défi est en train d’être perdu. Parce que les engagements pris ne sont pas respectés, on n’a pas vu la couleur des milliards de dollars qui devaient financer la transition écologique dans les pays pauvres. Mais, le Président français a tenu aussi à placer le sujet dans sa dimension historique. Des pays peuvent disparaître et les générations futures auront affaire à une terre avec 10 milliards d’habitants dans des conditions de vie intenables. C’est notre responsabilité vis-à-vis de ces générations qui a été pointée. Le Maroc était représenté par SM le Roi Mohammed VI et le Prince Héritier Moulay El Hassan. Notre pays est engagé de manière extraordinaire, à son échelle. Tous les engagements pris à Paris lors de la COP 21, confirmés à Marrakech, sont tenus, nous sommes même en avance sur l’agenda. Sur les énergies renouvelables, nous sommes leaders. L’approche développement durable impacte toutes les politiques publiques alors que les besoins de croissance, d’industrialisation, de création d’emplois sont prégnants. La présence du Prince Héritier Moulay El Hassan porte un message encore plus important. Il y a bien sûr sa formation, en tant qu’héritier du trône, aux enjeux internationaux qui est un aspect important dans la tradition de l’institution monarchique. Mais au-delà de ce volet institutionnel, Moulay El Hassan est le représentant de la génération qui devra subir tous les aléas des renoncements de la génération actuelle. Sa présence signifie aussi que la lutte contre le réchauffement climatique va s’inscrire dans la durée, sur plusieurs générations et qu’il faut en partager les termes, sensibiliser la jeunesse et les enfants dès maintenant. La présence du Prince Héritier signifie aussi, la permanence des choix du Maroc, son implication réelle, dans un développement durable respectueux de l’environnement. Ce n’est pas un engagement de circonstance. Emmanuel Macron adore les symboles, la monarchie marocaine a toujours été prescriptrice. Feu le Roi Mohamed V a dévoilé ses filles publiquement en 1947, ses successeurs ont souvent été en avance sur la société et ont impulsé des changements profonds. Le Roi Mohammed VI transmet au Prince héritier l’importance centrale du drame climatique. C’est un signal pour toutes les forces vives de la nation, appelées à une plus forte mobilisation. Il ne faut pas oublier que ce combat ne sera gagné que si ONGs, Système financier, entreprises, mais surtout citoyens en sont convaincus. C’est d’ailleurs le message de ce sommet de Paris, la responsabilité de tout un chacun pour éviter la catastrophe prévue, dans l’unanimité par les scientifiques.