L’Arlésienne, encore !

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L’Arlésienne, c’est le titre qu’a choisi Khalil Hachimi Idrissi, directeur général de la MAP qui vient de sortir le quatrième numéro  de son mensuel Bab, pour son édito consacré à l’Education nationale. L’Arlésienne est un être de fiction fantasmagorique, généralement féminin, qui a inspiré pièces de théâtre et romans et peuplé légendes et mystères. Il s’est ensuite décliné en plusieurs métaphores pour finir dans Larousse, quand on veut faire court, en « Personne [ou quelque chose] dont on parle tout le temps mais qu'on ne voit jamais. » A ce titre, il est à lui seul un article qui qualifie très bien l’enseignement dans notre pays. KHI ne s’en n’est pas contenté et a mis sur la table une approche qui se conçoit bien et donc s’énonce clairement. Lisez

La réforme de l’enseignement — l’Arlésienne du Maroc indépendant — semble, cette fois-ci, s’accélérer. L’engagement personnel de SM le Roi y est pour beaucoup. Prions pour que l’intendance suive !

L’échec de ce secteur, partagé par tous les acteurs de l’acte d’enseigner, vaut au Maroc des positions pas très honorables dans les classements internationaux de développement humain. Cela vaut, aussi, pour les familles qui se retrouvent dans des situations de détresse, de découragement et de faillite financière. Et cela finalement vaut pour la nation une perte sèche d’énergie, une hémorragie budgétaire et une situation incapacitante.

Laissons les experts faire vivre le débat, accompagner les réformes et projeter ce secteur “maudit” vers des horizons plus rationnels ou plus gratifiants.

L’on retiendra surtout le fait que l’enseignement obligatoire au Maroc met l’État en responsabilité de l’avenir des jeunes qui fréquentent tous les jours, que le bon Dieu fait, ses institutions. Une occasion rêvée pour s’occuper sérieusement d’eux.
On peut — et ça c’est la mission essentielle de l’école — leur apprendre à lire, à compter et à réfléchir d’une manière critique. Mais ce n’est pas tout. L’opportunité de les avoir tous ensemble dans une enceinte commune devrait ouvrir, au-delà du pédagogique, d’autres perspectives sportives, culturelles, citoyennes etc.

Mais le plus formidable c’est qu’on peut profiter de la présence des enfants à l’école pour les nourrir correctement tant la proportion des enfants mal nourris ou pas nourris du tout est concrète et affligeante.
On peut en profiter pour les habiller ou au moins s’occuper des enfants qui viennent sans chaussures, en guenilles, transis de froid dans les frimas du matin. C’est possible ! Des centaines d’associations sont prêtes à jouer les intermédiaires entre les nombreux donateurs et les bénéficiaires.

Et finalement, on peut aussi profiter du cadre scolaire pour les soigner sérieusement. Les accompagner pendant toute leur enfance et leur jeunesse. Un carnet universel de soins et un suivi méthodique. C’est faisable !  
Nous ne devons pas perdre cette occasion où les enfants sont à portée de mains pour leur offrir une large dignité, une vraie attention et tous les soins qu’ils méritent. Ils sont l’avenir de notre nation. Rien n’est trop pour eux. 

 

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