Le Maroc face au coronavirus vu par le journal Le Monde

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''Le royaume chérifien se barricade. Pas question que le coronavirus y élise domicile. Avec Casablanca comme hub aérien international et Tanger Med comme premier port d’Afrique, des dispositifs de prévention et de contrôle sont en place. Même si cela freine évidemment les affaires et le tourisme '', écrit le quotidien français Le Monde dans son édition web du 12 février.

« Quelques jours après son lancement le 16 janvier, la toute nouvelle ligne directe entre Casablanca et Pékin a été suspendue. Une réaction rapide qui ne fait pas les affaires de tous, alors que le Maroc est une destination très prisée des touristes chinois depuis la suppression des visas en 2016. » Des opérateurs touristiques sont pessimistes « et est inquiet que [le pays] n’atteigne pas de sitôt l’objectif des 500 000 touristes chinois à accueillir, fixé par le gouvernement. »

« Les équipes sont rodées »

« A l’aéroport Mohammed V de Casablanca, des caméras thermiques ont été installées en urgence pour vérifier la température des voyageurs. Combinaisons, masques, gants et thermomètres infrarouges sont à portée de main, prêts à l’utilisation […] Dès l’alerte d’un cas suspect par un commandant de bord à la tour de contrôle, nous déclenchons le plan d’urgence. Les équipes sont rodées », précise-t-il, puisque le Maroc a déjà dû faire face à l’épidémie d’Ebola ou de la grippe H1N1. « Mais il est illusoire de croire que l’aéroport seul est une forteresse infranchissable pour le virus qui ne connaît ni visa, ni passeport, ni frontière, tempère-t-il […]

Aucun cas suspect détecté

Le Maroc fait en effet partie des cinq pays africains qui ont rapatrié une partie de leurs ressortissants. Au total, 167 Marocains […] Dans le flambant centre de virologie de la capitale, ouvert en 2016, deux bâtiments ont d’ailleurs été réquisitionnés pour mettre, d’un côté, les femmes et, de l’autre, les hommes. Impossible de s’approcher de leurs dortoirs, où les serviettes de toilette sèchent à travers les fenêtres [...]

Depuis son bureau, le docteur Khalid Ennibi, médecin colonel et chef du centre de virologie, surveille à distance depuis son écran les faits et gestes des jeunes étudiants dans la cour. « Dans cet espace qui leur est dédié, ils peuvent circuler librement, faire du sport ou de la guitare. Ils ont à dispositif le Wi-Fi, la télévision et peuvent communiquer avec leur famille », décrit le médecin, un doigt sur son écran.

Le personnel médical passe deux fois par jour en combinaison blanche pour prendre la température et questionner sur l’apparition de symptômes comme une toux, une diarrhée ou des douleurs musculaires. « Si un cas suspect est détecté, les unités de confinement sont prêtes à l’accueillir », explique le docteur Khalid Ennibi. Mais, pour l’heure, aucun cas suspect n’a été détecté.

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