Parlement: Les moments forts du discours royal

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Le Roi a présidé au siège du parlement l'ouverture de la première session de la 2ème année législative de la 10ème législature. Le roi a prononcé un discours devant les membres des deux chambres du Parlement dont voici les moments forts:

 Redresser la situation

 “Cette session fait suite au discours du trône dans lequel nous avons identifié les difficultés qui empêchent l'évolution de notre modèle de développement, et constaté les dysfonctionnements qui sévissent à tous les paliers de l'administration et au niveau des conseils élus et des collectivités territoriales.

Nous ne critiquons pas pour le plaisir de critiquer, tout en laissant les choses en l'état. Notre volonté est, plutôt, de redresser la situation, en veillant à rectifier les erreurs commises et à corriger les dysfonctionnements constatés.

La fermeté s’impose

Dans l'état actuel des choses, une plus grande fermeté s'impose pour rompre avec le laisser-aller et les pratiques frauduleuses qui nuisent aux intérêts des citoyens.

L’action que nous menons s’inscrit au cœur de nos prérogatives constitutionnelles; elle illustre notre ferme volonté d’aller de l’avant dans la dynamique de réforme et de donner l’exemple à toute personne ou entité chargée de la gestion de la chose publique.

Que demande-t-on en définitive ? En premier lieu, une mise en œuvre efficace des projets de développement programmés et mis en chantier; corrélativement, la recherche de solutions pratiques et réalisables aux vrais problèmes des citoyens.

Il importe d'assurer un suivi rigoureux et continu de l'état d'avancement des programmes sociaux et développementaux, et d'accompagner les travaux engagés en les soumettant à une évaluation régulière et intègre.

La Cour des comptes en veilleur vigilant

Nous donnons nos orientations à la Cour des comptes pour qu'elle remplisse ses missions de suivi et d'évaluation des projets publics lancés dans les différentes régions du royaume.

Ils souhaitent aussi la généralisation de la couverture médicale et la facilitation de l'accès digne de tous a de bons services de santé.

Nous avons décidé la création d'un ministère délégué auprès de celui des affaires étrangères, chargé des affaires africaines, et plus particulièrement de l'investissement, ainsi que la mise en place de deux cellules de suivi, l'une au ministère de l'intérieur et l'autre au ministère des finances.

Reconsidérer le modèle de développement

Aujourd'hui, les Marocains ont besoin d'un développement équilibré et équitable, garant de la dignité de tous, générateur de revenus et d'emplois, notamment au profit des jeunes. Les Marocains veulent que leurs enfants bénéficient d'un enseignement de qualité, qui ne se limite pas à développer des aptitudes de lecture et d'écriture, mais qui leur offre la garantie d'embrasser le monde du savoir et de la communication.

Si le Maroc a réalisé des progrès manifestes, mondialement reconnus, le modèle de développement national, en revanche, s'avère aujourd'hui inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens.

Nous invitons le gouvernement, le parlement et les différentes institutions ou instances concernées, chacun dans son domaine de compétence, à reconsidérer notre modèle de développement pour le mettre en phase avec les évolutions que connaît le pays.

Les Marocains ont également besoin d'une justice équitable et efficace; ils ont besoin d'une administration à leur service et au service de l'intérêt général, incitant à l'investissement, stimulant le processus de développement, loin de toute forme de clientélisme, de corruption et de prévarication.

Nous appelons à ce que soient associés à ce processus de réflexion l'ensemble des compétences nationales, des acteurs sérieux et des forces vives de la nation.

Nous voulons qu'à l'échelle de la nation, soit observée une escale, donnant le temps de se pencher collectivement sur les questions et les problèmes qui préoccupent les Marocains.

Nous formons le souhait que soit élaborée une conception intégrée de ce modèle, propre à lui insuffler un nouveau dynamisme, à dépasser les obstacles qui freinent son évolution et à apporter des remèdes aux faiblesses et autres dysfonctionnements révélés par les évaluations menées sur le terrain.

Quitte à provoquer un séisme politique

Nous donnons nos orientations au gouvernement pour établir un échéancier rigoureux de parachèvement de la régionalisation avancée.

Tout en réaffirmant notre volonté de suivre cette question, nous attendons de prendre attentivement connaissance des propositions et des mesures qui seront adoptées pour servir de base à l'élaboration du projet d'un nouveau modèle de développement.

Nous appelons tout un chacun à faire montre d'objectivité en appelant les choses par leur nom, sans complaisance ni fioriture, et en proposant des solutions innovantes et audacieuses; quitte à s'écarter des méthodes conventionnelles appliquées jusqu'ici, ou même, à provoquer un véritable séisme politique.

La régionalisation n'est pas seulement un ensemble de lois et de procédures administratives. Elle est, fondamentalement, l'expression d'un changement profond dans les structures de l'Etat.

Toutefois, en dépit des efforts consentis, à nos yeux et à ceux des intéressés, la situation de nos jeunes reste insatisfaisante.

Une nouvelle politique intégrée dédiée aux jeunes

Les questions liées à la jeunesse sont indissociables des problématiques de croissance, d'investissement et de travail.

A l'instar de l'initiative nationale pour le développement humain, nous appelons à l'élaboration d'une nouvelle politique intégrée dédiée aux jeunes.

Nous appelons aussi, comme nous l'avons fait plus d'une fois auparavant, à l'élaboration et à l'adoption d'une charte avancée de la déconcentration administrative. Nous exhortons également à la fixation d'un échéancier précis pour l'application de cette charte.

De plus, le système d'éducation et de formation ne remplit pas efficacement son rôle dans la mise à niveau et l'insertion socio-économique des jeunes.

Mise en oeuvre pleine et entière de la régionalisation

Nous avons constamment appelé à agir avec plus de célérité dans le domaine de la régionalisation avancée car sa mise en œuvre pleine et entière apportera des réponses tangibles aux demandes sociales, aux attentes en développement.

Pour remédier à la situation précaire des jeunes, il est nécessaire d'innover par des initiatives et des projets concrets, susceptibles de libérer leurs énergies, de leur assurer un emploi, un revenu stable.

Axée fondamentalement sur la formation et l'emploi, celle-ci devrait avoir le potentiel nécessaire pour proposer des solutions réalistes aux problèmes réels des jeunes, notamment ceux qui vivent en milieu rural et dans les quartiers périphériques et pauvres.

Sans la perspective de l'élaboration et de l'adoption de cette politique, nous appelons à activer la mise en place du conseil consultatif de la jeunesse et de l'action associative.

Loin de toute considération politicienne

Les dysfonctionnements qui entachent la gestion des affaires publiques ne sont pas une fatalité. Les surmonter n'est pas impossible, à condition de s'armer d'une volonté sincère et d'exploiter judicieusement les moyens disponibles.

Cette tâche est de votre ressort, parlement, gouvernement et élus: vous êtes comptables devant dieu, devant le peuple et devant le roi de la situation dans laquelle le pays se trouve actuellement.

Vous devez, donc, souscrire, avec responsabilité et sincérité, à l'effort national visant à changer cet état des choses, loin de toute considération politicienne ou partisane.

Nous engageons les conseils élus, notamment au niveau des régions, à assumer pleinement leurs responsabilités dans la gestion des affaires de chaque région. (…) ils doivent prendre les initiatives nécessaires pour se mettre en phase avec les populations et satisfaire leurs demandes légitimes.

La jeunesse représente notre véritable richesse; loin d'être un frein au développement, elle en constitue le moteur.

Des progrès qui ont oublié les jeunes 

Hélas, le progrès enregistrés au Maroc ne profite pas à tous les citoyens. En particulier, il ne touche pas ceux à qui nous vouons une bienveillante sollicitude : nos jeunes qui représentent plus d'un tiers de la population.

Assurer la mise à niveau de la jeunesse marocaine pour favoriser son engagement actif et efficient dans la vie publique nationale, constitue un défi majeur qu'il convient de relever de manière appropriée”.

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