Les islamistes algériens sur la même ligne que le pouvoir snobent le PJD

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Après le discours du Roi Mohammed VI du 6 novembre, appelant l'Algérie à un dialogue "direct et franc" et proposant la création d'un "mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation", le Parti de la justice et du développement (PJD) avait annoncé l’envoi de ses cadres à la rencontre des formations politiques algériennes pour les convaincre de "l'utilité" de la proposition du Roi afin de créer « un mécanisme pour surmonter les différends entre les deux pays ». C’était oublier que les partis politiques algériens sont à l’unisson de leur gouvernement sur cette question et que quand on dit qu’à Alger l’affaire du Sahara est celle du pouvoir algérien, ce n’est pas une surenchère.

Le Parti de la Justice et du développement a annoncé le 10 novembre, lors d'une réunion de sa direction présidée par Saâdeddine El Othmani, secrétaire général du parti, aller à la rencontre des partis politiques algériens pour accompagner l'appel du Souverain. Il pensait surtout islamistes. De l’autre côté des frontières, les partis islamistes ont affirmé l’échec des efforts de leurs homologues marocains.

Contacté par le site algérien Echorouk, le secrétaire général du parti Ennahda, Mohamed Douibi, a déclaré que « le PJD était le parti au pouvoir au Maroc. Par conséquent, s'il souhaite prendre des mesures, il doit agir au nom du gouvernement de son pays, en tant que pouvoir exécutif ».

« Je pense que s a méthodologie ne l'amènera pas à ce qu'il veut. S'il veut atteindre certains résultats, il doit prendre une initiative dans le cadre formel du gouvernement qu’il dirige. Les parties ne sont pas un cadre officiel et n’ont pas la capacité de prendre des décisions », a-t-il affirmé en émettant des doutes la démarche du PJD.

En réponse à la question de l'ouverture des frontières fermées entre les deux pays depuis 1994, Douibi a affirmé qu’il existe « des problèmes historiques et des raisons objectives pour la fermeture des frontières. Il est clair qu'un tel dossier doit être discuté entre les gouvernements des deux pays et que chaque partie présente son point de vue. Nous, en tant que parti, nous travaillons dans l’intérêt de notre pays ». Il a poursuivi, « ce qui compte pour nous, c'est la sécurité de notre pays et de nos frontières, ainsi que la stabilité de notre patrie ».

Pour sa part, le député Solaimane Chanine, l’un des dirigeants de l’Union pour la Nahda, la justice et la construction, a déclaré que le mouvement est ouvert à tous les partis du Maghreb, y compris ceux du Maroc.

Le parlementaire a toutefois formulé plusieurs réserves sur les efforts de Saâd Eddine El Othmani. Il a  fait état d’un alignement absolu sur la diplomatie algérienne. « Nous suivons les orientations de la diplomatie algérienne et nous soutenons ses positions, qui ont prouvé leur efficacité et validité", a –t-il poursuivi.

Makri a considéré que « de telles initiatives favoriseraient l'intégration économique des deux pays et ouvriraient la voie à l'amélioration des relations entre les deux parties et contribueraient au principe de bon voisinage ».

En revanche, il a maintenu sa position au sujet du Sahara et du « droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, qu'il a qualifié de « constante ».

Interrogé sur sa volonté de tenir des rencontres avec le PJD, Makri a affirmé que les relations entre les deux partis sont anciennes et ont été consignées par un protocole de coopération entre les deux partis, qui assistent à des réunions et des conférences de l’autre partie. Ces relations ne sont pas basées sur une réunion qui pourrait être organisée dans le sillage de l'initiative du Roi du Maroc, a-t-il précisé.

Il a rappelé que la communication est ouverte entre les deux parties, considérant que ces réunions ne sont pas exclusives au parti marocain. Le Mouvement de la société de paix rencontre en effet des partis de Tunisie et d'autres pays.

Il a ajouté qu’en tant que président du Mouvement de la société de paix, il se félicite toujours de ces initiatives, notamment celle-ci visant à organiser des réunions entre un groupe de partis marocains et algériens. Abderrezak Makri a affirmé qu’il est prêt à dialoguer, mais « cela dépend aussi de la position des autres partis en Algérie », a-t-il précisé.

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