Le Maroc sur le podium de la fuite des cerveaux

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Le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani a révélé que les envois de fonds des citoyens du pays vivant à l'étranger ont atteint 6,8 milliards de dollars en 2016, avant d’ajouter que cet apport important de la devise ne peut cacher la grande “fuite des cerveaux”

Lors de la séance mensuelle consacrée   à la politique publique à la chambre des conseillers, EL Othmani a indiqué que le royaume est classé au troisième rang mondial en termes de «fuite des cerveaux». Devant ce phénomène nuisant à l’économie nationale, le chef du gouvernement a indiqué que les Marocains Résidants à l’étranger “MRE”, apportent une contribution significative pour soutenir l'économie nationale. La valeur de leurs envois de fonds a progressivement augmenté au cours des deux dernières décennies, passant d'environ 2,2 milliards de dollars en 1990 à 6,8 milliards de dollars en 2016.

Il a souligné que les investissements des MRE sont principalement concentrés dans l'immobilier, avant d’ajouter que le nombre de Marocains vivant à l'étranger a doublé au cours des 20 dernières années, en passant de 1,7 million en 1998 à plus de 4,5 millions en 2017, ce qui représente 13% de la population marocaine. Près de 70% des personnes vivant à l'étranger ont moins de 45 ans et environ 20% sont nés à l'étranger. "Un pourcentage élevé de la première génération de migrants a atteint l'âge de la retraite, en particulier en Europe" a-t-il indiqué.

Dans ce sens, El Othmani a ajouté que les Marocains vivent dans plus de 100 pays sur les cinq continents. Cependant, 80% d'entre eux sont basés en Europe, principalement en France, en Espagne, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. "Les communautés marocaines se caractérisent par leur grande capacité à s'intégrer dans les communautés [hôtes] et ont une orientation générale vers une stabilité permanente" a-t-il souligné, et d’ajouter que des membres de la communauté d'outre-mer ont un niveau d'éducation équivalent à un diplôme de maîtrise. Selon la Banque mondiale, a-t-il noté, le Maroc est classé troisième en termes de fuite des cerveaux.

Par ailleurs, El Othmani a rappelé que ces chiffres ne doivent pas cacher l'émergence de groupes de MRE qui vivent dans des conditions sociales et économiques fragiles, en particulier à la lumière de la crise économique actuelle.

 

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