La presse et les politiques

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couv-charai

Le minist?re de la Communication a mis dans le pipe les projets concernant le Conseil de la presse et le statut du journaliste professionnel, projets qui m?riteraient un d?bat s?rieux pour ?tre les plus consensuels possibles. Ce n?est pas ce d?bat-l? qui a cours. Nous assistons ? des attaques r?guli?res contre la presse. Le chef du gouvernement accuse nomm?ment des organes, voire des journalistes de comploter contre lui, des ministres en font de m?me. M?hamed Laensar, par exemple, accuse des m?dias de travailler pour son concurrent au sein du mouvement populaire. C?est un climat malsain qui ne sert ni la politique, ni la presse. Le premier devoir de la presse c?est d?informer. Le commentaire est libre, mais il ne doit pas constituer l?essentiel du menu d?un m?dia. Cela pr?suppose que l?acc?s ? l?information est facile, ouvert ? tous, quand celle-ci concerne la vie publique. C?est loin d??tre le cas, l?administration restant ferm?e ? toute collaboration transparente avec les m?dias. Par ailleurs, la qualit? du d?bat public laisse ? d?sirer. La vie politique est caract?ris?e par les empoignades verbales, les injures, les accusations sans lendemain, en l?absence de tout d?bat de fond, de propositions concr?tes, d?initiatives ou encore de positions novatrices. Or les sujets permettant aux partis de s?exprimer et d?exprimer leur identit? existent en nombres. L??ducation, la sant?, la s?curit?, les retraites int?ressent les Marocains beaucoup plus que l?inimiti? entre les hommes politiques. Cette situation influe sur le travail journalistique, n?gativement bien s?r. En l?absence de flots d?informations ? d?cortiquer, la tentation de relayer des rumeurs, souvent infond?es, est forte. De la m?me mani?re, les empoignades verbales font les manchettes en l?absence de d?bats sereins. Encore une fois, ce n?est bon ni pour la politique, ni pour la presse. Cette situation renforce la d?fiance vis-?-vis des structures et les suspicions vis-?-vis des institutions ?lues. De la m?me mani?re, elle fragilise la cr?dibilit? des m?dias, en particulier la presse ?crite en perte de vitesse depuis plusieurs ann?es face au Net. Il faut plaider pour d?autres rapports. La presse n?est pas au service de la communication des hommes politiques. Son r?le est d?informer de mani?re objective en gardant ses distances avec l?ensemble des structures partisanes. Mettre toutes les turpitudes de la vie politique sur le dos de la presse est un exercice pu?ril. Si les partis politiques ne font pas le choix de la transparence et de la d?mocratie interne, c?est le probl?me de leurs adh?rents et non pas une cr?ation de journalistes. La situation actuelle ne profite qu?aux nihilistes, ? ceux qui ne reconnaissent aucune avanc?e. Si le nouveau code de la presse s?inspire des valeurs consacr?es par la Constitution, on assistera probablement ? la reconfiguration du secteur. Ce n?est possible que si chaque institution se consacre exclusivement ? son r?le, dans le respect des autres ?

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