Gestion migratoire Maroc-UE : Un partenariat d’égal à égal ou c’est pas la peine

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Dans une interview accordée au quotidien autrichien Die Presse, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita a réaffirmé le refus catégorique du Maroc d’accueillir les centres de migrations envisagés par l’Union Européenne

Le ministre a appelé l’Europe à « mettre à jour sa vision de l’Afrique » et établir avec le Maroc un partenariat « d’égal à égal » en matière de gestion migratoire. Bourita s’est également demandé si le Maroc était un « partenaire » ou « juste un voisin dont on a peur ».

Il a ajouté : « on ne peut pas demander au Maroc son aide sur la question migratoire et dans la lutte contre le terrorisme tout en traitant le pays comme un objet ».

Nasser Bourita a également rappelé que le Maroc est, en général, contre « toutes sortes de centres », ajoutant que cela fait partie de la politique migratoire du royaume et une position au nom de sa « souveraineté ».

‘’La création de centres d’accueil pour migrants n’est pas une solution’’

Dans le même sillage, le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a lui aussi réitéré, ce jeudi 4 octobre à Rabat, le refus catégorique du Maroc d'abriter des centres d'accueil pour migrants.

La création de centres d'accueil pour migrants n'est qu'une tentative d'externaliser le problème et ne constitue pas une solution", a affirmé El Khalfi lors d'un point de presse tenu à l'issue d'une réunion du conseil de gouvernement, soulignant: "nous avons besoin d'une solution de long terme et non pas d'une solution immédiate conjoncturelle".

Le Maroc a choisi de défendre une approche humaine et multidimensionnelle de la question migratoire, a-t-il relevé, ajoutant que le royaume a donné l'exemple en décidant la régularisation de la situation de plus de 50.000 migrants et en répondant favorablement à près de 3.000 demandes de participation au programme de retour volontaire.

Le porte-parole a fait observer que le Maroc a pris l'initiative d'aborder cette question sur le plan africain, notant qu'il s'agit d'une approche que le roi Mohammed VI a parrainée depuis 2013 et qui s'est muée en stratégie nationale.

"Le Maroc ne peut pas accepter une situation qui s'inscrit en porte-à-faux de cette profondeur humaine inhérente au règlement de la problématique de l'immigration", a insisté El Khalfi, en mettant l'accent sur la nécessité d'assumer "la responsabilité collective" en la matière.

Il a, en outre, fait remarquer que les réseaux d'immigration clandestine ont développé leur mode opératoire en utilisant, pour la première fois, des "Go-Fast", précisant que plus de 80 réseaux d'immigration irrégulière et de traite d'êtres humains ont été démantelés.

El Khalfi a, par ailleurs, fait observer que les responsables européens, à l'instar de la ministre espagnole chargée de la Migration, saluent la politique migratoire du Maroc, mettant en exergue l'impératif d'une solution de long terme qui privilégie la dimension humaine et qui sera le fruit d'une coordination commune. "De ce fait, il n'y a pas lieu d'accepter l'idée de créer des centres d'accueil" en terre marocaine, a lancé le porte-parole, ajoutant que le royaume plaide en faveur de la politique migratoire sur les plans international, africain et européen.

Et de rappeler que le Maroc abritera en décembre prochain une conférence internationale sur la problématique de l'immigration.

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