Genève : A l’ombre de la proposition royale d’un mécanisme de concertation maroco-algérien

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Le Maroc prend part, ce mercredi à Genève, à la table ronde prévue aujourd’hui et demain (le 5 et 6 décembre) sur le différend régional autour du Sahara marocain. Elle s’ouvrira en début d’après midi au Palais des Nations. Outre la prospection des voies et moyens des développements futurs de ces discussions, la proposition du Roi Mohammed VI de la mise en place d’un mécanisme maroco-algérien de concertation, passage obligé si l’on veut résoudre le conflit, planera de toutes ses forces sur cette table ronde. La machine algérienne a bien entamé une opération médiatique de grande envergure pour créditer, dans sa fuite en avant habituelle la seule idée de négociations directes entre le Maroc et le Polisario. Mais les faits, têtus, ramèneront toujours au constat de base. Le processus de résolution aujourd’hui est aux antipodes de celui qui a prévalu après la proclamation de cessez-le-feu tout au début des années 90, puis plus tard à Manhasset.

La participation d’une délégation marocaine confiante à cette table ronde fait suite à l'invitation de l'Envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Köhler, adressée le 28 septembre et le 23 novembre 2018 au Maroc, à l'Algérie, à la Mauritanie et au Polisario.

A la veille de cette rencontre, le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq, a réitéré le soutien "indéfectible" de Guterres à son envoyé personnel et ses efforts « pour relancer le processus de négociation conformément à la résolution du Conseil de sécurité N 2440 du 31 octobre 2018". 

Le secrétaire général a en outre exhorté "chacun à s'engager de bonne foi, sans conditions préalables et dans un esprit constructif dans les discussions", avait déclaré Farhan Haq.

Cette déclaration du porte-parole adjoint de Guterres ne fait pas, pour la première fois dans l’histoire de ce différend, de distinction de statut entre les participants. De même qu’elle appelle les quatre parties à s'engager de bonne foi et dans un esprit constructif, sur la base de la résolution 2440.

Une représentation légitime des Sahraouis marocains 

La délégation marocaine conduite par Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères de la coopération internationale, comprendra Omar Hilale, représentant permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies à New York, Sidi Hamdi Ould Errachid, président de la région Laâyoune-Sakia El Hamra, Ynja Khattat, président de la région Dakhla-Oued Eddahab et Fatima Adli, acteur associatif et membre du Conseil municipal de Smara.

Cette présence des représentants élus des populations des provinces du sud du Royaume renforce la représentation légitime des populations du Sahara marocain via une représentativité locale au niveau des élus et de la société civile.

Un descendant d’une puissante tribu de chorfas sahraouis

Sidi Hamdi Ould Errachid est député-maire de la ville de Laâyoune. Il est descendants de Sidi Ahmed Rguibi (ou Ragueb), fondateur de la tribu Reguibat. Frère aîné du clan, Brahim est le cheikh de cette puissante tribu de chorfas dont les membres représentaient, en 1974, un quart de la population sahraouie lors du recensement espagnol. 

Depuis qu’il n’est plus agent d’autorité en charge de l’ancien processus de recensement des votants pour l’organisation du référendum d’autodétermination (devenu caduc depuis), Sid Hamdi Ould Rachid est devenu un acteur majeur de la vie politique locale et régionale à partir de 2000, date de son engagement politique au parti de l’Istiqlal.

Un ancien membre du Polisario

Le président de la région Dakhla-Oued Eddahab Ynja Khattat est un ancien membre du Polisario qui avait rallié le Maroc au milieu des années 90 dans le sillage du cessez-le-feu conclu entre le Royaume et le mouvement séparatiste. Homme d’affaire à Dakhla, il est considéré comme l’une des grandes fortunes de la perle du Sahara. Sa principale activité demeure la pêche.

Une femme sahraouie qui connaît bien le dossier 

C’est l’unique femme de la délégation marocaine qui prendra part à la «table ronde» de Genève. Un acteur associatif et membre du conseil municipal d’Es-Smara, présente sur la scène politique sahraouie depuis le début des années 2000. En septembre 2011, elle avait fait partie de la délégation marocaine envoyée au siège de l’ONU à New York pour défendre les positions du royaume lors de la 4e Commission chargée des Affaires politiques et de la décolonisation.

La première session plénière commencera à 14h30 au Palais des Nations. Les délégations ainsi que l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU feront le point sur les récents développements du dossier du Sahara. Après une pause café vers 15h30, les discussions se poursuivront. L’envoyé spécial clôturera la session.

Vers 20h00, un diner sera offert aux participants, par le ministère des Affaires étrangères suisse.

Mardi 6 décembre à 10h, la deuxième session plénière aura comme thème « les opportunités et les défis de l’intégration régionale ». L’envoyé spécial et les délégations des différentes parties présenteront leurs remarques. La session se poursuivra à 11h30 après une pause café de 30 min.

Une troisième session plénière est programmée à 15h00 après le déjeuner au Palais des Nations. Elle s’arrêtera sur les « prochaines étapes du processus politique au Sahara Occidental ». Après une conclusion de l’envoyé spécial, les délégations trouveront un accord sur une déclaration commune. 

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