Enième report du procès de Maati Monjib et des 6 autres journalistes

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Le procès des sept journalistes et défenseurs des droits de l’Homme au Maroc, qui a débuté en novembre 2015, vient d’être reporté pour la sixième fois au 11 octobre prochain

Les journalistes en question sont poursuivis par la justice marocaine pour « atteinte à la sécurité de l’Etat » et pour de présumées irrégularités financières concernant un centre de recherche en communication, dont l’historien Maati Monjib (lui aussi poursuivi) était le gestionnaire. Les accusés encourent des peines allant d’un à cinq ans de prison, ainsi que de lourdes amendes.

Les sept journalistes, qui ont reçu le soutien de plusieurs organisations internationales et nationales de défense de droits de l’Homme, font tous parti de l’Association Marocaine du Journalisme d’Investigation (AMJI).

En dehors de Maati Monjib, les autres journalistes poursuivis sont Hicham Mansouri, Hicham Al-Miraat, Abdessamad Ayach, Mohamed Essabeur, Rachid Tarik et Meriem Moukrim.

Si ce procès connaît sans cesse des reports, c’est parce que Hicham Mansouri, Hicham Al-Miraat et Abdessamad Ayach sont toujours absents durant les audiences. Et pour cause, les trois journalistes ont quitté le territoire marocain à la recherche d’un asile politique à l’étranger. « Tant que les trois prévenus ne reçoivent pas leur convocation, le procès se déroulera toujours de la même manière et les reports éloignent le procès de plusieurs mois », indique l’avocat de Meriem Moukrim, Omar Taib.  

De son côté, Maati Monjib estime que les poursuites dont ils font l’objet sont basées sur « un argumentaire ridicule ». « Comment sur la base des séminaires de formation sur "Storymaker", peut-on construire un argumentaire nous accusant de porter atteinte à la sécurité de l’État ? » s’est-il indigné.

L’application Storymaker permet de réaliser ses propres montages audio, de photos ou de vidéos. Lancée en 2013 par le quotidien britannique « The Guardian », son objectif est de pouvoir réaliser son reportage depuis son Smartphone ou sa tablette.

Le centre Ibn Rochd, qui assurait la formation en partenariat avec l'ONG néerlandaise Free Press Unlimited, a dû fermer en décembre 2014 pour raison financière. C’est par la suite que  Maâti Monjib et les journalistes qui avaient encadré les formations, se sont retrouvés au coeur d’une enquête les suspectant d’ « ébranlement de l’allégeance des citoyens à l’État et aux institutions ».

 

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