Du Roi Mohammed VI à Macron, de Merkel à Poutine, les dirigeants au temps du coronavirus

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Le Roi Mohammed VI présidant le 17 mars une réunion préparant l’état d’urgence sanitaire. Outre le chef du gouvernement et le ministre de la santé, y pris part les différents responsables de la sécurité nationale.

En quarantaine volontaire ou confinement forcé, les principaux dirigeants de la planète ont eux aussi été contraints par la pandémie de Covid-19 de changer leurs habitudes, partageant leur temps entre télétravail, visio-conférences et sorties au compte-gouttes.

Le Roi Mohammed VI

Avant de décréter l’état d’urgence sanitaire, le souverain marocain donnait l’exemple de la distanciation sociale. Le 11 mars, au palais royal de Casablanca, il a reçu les trois nouveaux membres de la Cour constitutionnelle alors que le Maroc a déjà un pied dans la pandémie du Covid-19. Comme nombre de chefs d’Etat, le Roi aurait pu remettre cette audience à plus tard, la marche. Mais il les a reçus, dans un espace ouvert et les a tenus à distance. Trois messages : je travaille, j’évite les lieux confinés et je prends mes précautions en observant la distance exigée entre les personnes. 

Conscient des faiblesses du système sanitaire du pays, le Roi anticipe des mesures qui relèvent du stade trois alors que le pays en était encore au stade 1 selon les normes de l’OMS. Il mobilise également la médecine militaire et actionne la logistique de l’armée pour faire face à ce qui pourrait être une déferlante de malades.

En même temps, Mohammed VI initie un Fonds Spécial pour lutter contre les effets sanitaires, sociaux et économiques du coronavirus. Doté initialement de 10 milliards de dhs, il a dépassé les 30 milliards grâce aux contributions de personnes physiques et morales, publiques et privés, se transformant de fait en fonds de solidarité. Les fermetures de nombreux commerces ayant mis sur le pavé de nombreux employés et la précarité du secteur informel qui doit vider les espaces publics ont conduit le comité de veille créé à cette fin à prendre une série de mesures de soutien compliquées à mettre en œuvre ce qui n’est pas sans créer des tensions dans certains quartier populaires. Dans son ensemble le royaume chérifien répond bien aux différentes mesures.

Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a appelé mercredi à « l'union » pour ...

 

Selon l’AFP, qui cite son entourage, Emmanuel Macron ne s'est pas fait tester, "puisqu'il n'a pas de symptôme". Si la France, est confinée, le président français sort régulièrement pour rencontrer soignants, chercheurs ou ouvriers. Il salue à l'indienne, les mains jointes et sans masque la plupart du temps. La plupart du temps ? 

Au palais de l'Élysée, personne n'est masqué, conformément au discours officiel jugeant inutile le port du masque, sauf pour les malades symptomatiques et les soignants, rapporte l’AFP. Il faut dire que 90% du personnel de l’Élysée ont été priés de rester chez eux.

Depuis début mars, les gestes barrières y sont appliqués : distance d'un mètre, nettoyage des poignées de porte et des bureaux, gel hydroalcoolique à l'entrée du bâtiment et dans les bureaux.

Pour faire illusion, la photographe officielle du président a tweeté une photo d'Emmanuel Macron en train de se laver les mains.

Dans les faits, cette histoire de masques, que les relais médiatiques y compris des médecins, ont laissé croire au grand public qu’ils étaient inutiles risque de prendre des proportions énormes qui dépasseraient le scandale du sang contaminé. A coté de la ridicule polémique sur l’efficacité de la chloroquine, de la fragile structure sanitaire de la France que la politique néo libérale a conduit au bord de l’abime, au point qu’on a vu plus de 2000 médecins mettant leurs démissions sur la table juste avant les débuts de la pandémie, la gestions de la crise sanitaire qui contraint les responsables français à des mea culpa en série, risque de constituer pour longtemps un boulet supplémentaire pour les élites parisiennes qui ont vu impuissantes les Américains surenchérir sur un tarmac chinois et remporter un lot de masques initialement commandé par la France.`

Ce que reprochent aujourd’hui les Français à leurs responsables, qui n’ont pas, une fois de plus, tenu la comparaison avec l’Allemagne, c’est de leur avoir menti : Au lieu d’informer leurs concitoyens comme des adultes sur la réalité des stocks français, ils ont préféré en minimiser l’efficacité sans se rendre compte que pareille attitude ne résisterait pas temps qui s’annonçait particulièrement long. Une situation qui fait le bonheur de Mediapart dont le directeur fondateur, Edwy Plenel, est sur le pont et en fait ses choux gras.

Angela Merkel 

La chancelière allemande, 65 ans, est sortie ce vendredi d'une quarantaine de 14 jours à son domicile berlinois et a regagné la chancellerie, d'où elle va continuer à gérer le pays par visio et audio-conférences.

Elle s'était isolée après un contact avec un médecin qui s'est avéré contaminé. Elle a subi plusieurs tests, négatifs.

Elle s'était laissée photographier dans un supermarché, poussant son chariot avec quatre bouteilles de vin et un paquet de papier-toilette, dont elle a dénoncé les achats massifs par certains Allemands.  Le système sanitaire de son pays ayant montré sa solidité, en comparaison avec celui ses voisins, elle joue pour l’instant sur du velours et se permet même le luxe de leur offrir des places dans ses hopitaux. 

Vladimir Poutine 

Le président russe Vladimir Poutine, 67 ans, a opté pour le "télétravail" depuis sa résidence de Novo-Ogarevo, près de Moscou. Il passe régulièrement des tests médicaux, ainsi que son entourage, et se porte bien, selon le Kremlin.

Des inquiétudes sur sa santé avaient émergé mardi après l'annonce de la contamination du médecin-chef de l'hôpital Kommounarka, qu'il avait récemment rencontré.

Lors d'une visite très médiatisée dans cet établissement, il avait serré la main du médecin-chef avant de revêtir une combinaison de protection pour rendre visite aux malades du Covid-19.

Mercredi, la télévision l'a montré tenant sa première visio-conférence avec son gouvernement.

Boris Johnson 

Le Premier ministre britannique Boris Johnson est confiné à Downing Street depuis l'annonce de son diagnostic positif le 27 mars, après des symptômes légers.

Il a annoncé vendredi prolonger sa quarantaine au-delà des sept jours recommandés par les autorités sanitaires, en attendant de ne plus souffrir des symptômes. Sa compagne Carrie Symonds, enceinte, ne vit pas avec lui pendant cette période.

Boris Johnson a mené un conseil ministériel par vidéoconférence. Il poste sur Twitter des vidéos où il se filme, tenant à "rassurer" ses compatriotes sur le fait qu'il est en "contact constant" avec ses ministres et les autorités de santé pour mener la riposte.

Justin Trudeau 

A l'isolement, le Premier ministre canadien Justin Trudeau dirige son pays en télétravail dans sa résidence officielle de Rideau Cottage à Ottawa, depuis que son épouse Sophie Grégoire a été diagnostiquée positive au coronavirus, le 12 mars.

Il sort chaque jour à 11H15 sur le perron pour donner une conférence de presse, annoncer les nouvelles mesures du jour, donner des nouvelles de sa famille. Il précise qu'il n'a aucun symptôme.

Les voyages sont suspendus, et M. Trudeau n'est jamais apparu en public avec un masque. 

Officiellement guérie le 28 mars, son épouse a depuis emmené leurs trois enfants dans la résidence d'été des Premiers ministres. Justin Trudeau, désormais seul membre de la famille à Rideau Cottage, continue le télétravail pour montrer l'exemple à ses compatriotes, qu'il implore chaque jour de rester chez eux pour limiter la propagation du virus.

Donald Trump 

Donald Trump, testé négatif à deux reprises, a annulé plusieurs meetings de campagne à travers le pays. Excepté une rapide visite dans une base navale en Virginie, il est resté à Washington, surtout à la Maison Blanche.

Le président américain tient un point presse quotidien, suivi en direct par des millions de téléspectateurs. Il tweete également et donne de fréquentes interviews sur Fox News.

Shinzo Abe 

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a été très visible pendant la crise, s'exprimant jusqu'à plusieurs fois par jour au Parlement, récemment avec un masque, et donnant des conférences de presse télévisées la plupart des weekends.

Giuseppe Conte

Depuis le début de la crise qui a particulièrement endeuillé l'Italie, le Premier ministre italien Giuseppe Conte a multiplié les interventions télévisées pour annoncer de nouvelles mesures depuis le Palazzo Chigi, sa résidence officielle.

Des photos de lui en chemise et cravate, au téléphone ou en visio-conférence ont été publiées.

M. Conte et ses collaborateurs observent les mêmes règles que celles imposées au pays et respectent la distanciation sociale, assure un porte-parole.

Il a déclaré en mars au quotidien La Repubblica ne pas avoir été infecté, ajoutant être "suivi de près" par ses médecins. L'un de ses gardes du corps, contaminé, a été hospitalisé, selon La Stampa, mais les services de M. Conte ont assuré qu'ils n'avaient pas été en contact.

Xi Jinping 

Discret au début de l'épidémie, le président chinois Xi Jinping est apparu pour la première fois avec un masque mi-février, lorsque le Covid-19 faisait rage, imitant la quasi-totalité de la population, qui arbore cette protection depuis le début de la crise.

Si le chef d'Etat et numéro un du Parti communiste (PCC) est surtout resté à Pékin au coeur de l'épidémie, à l'exception d'une visite dans la ville-épicentre de Wuhan (centre) au moment où la situation s'améliorait, il se déplace désormais hors de la capitale pour encourager à la reprise de l'activité.

Les reportages à sa gloire tous les soirs au JT de 19H le montrent tantôt visage découvert en visioconférence géante avec des centaines de cadres provinciaux ou avec les dirigeants du G20, tantôt couvert, comme cette semaine lors d'une visite en province dans des usines ou auprès de paysans.

Il continue à présider nombre de réunions, de publier des articles dans la presse officielle ou de tenir des "discours importants".

On ignore s'il a été testé.

Quid avec AFP

 

 

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