Algérie, Maroc, les nouvelles routes de la cocaïne

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Le journal algérien l’Expression publie un article sur les routes du trafic de la cocaïne avec la nouvelle tonalité de reconnaitre que les cotes algériennes constituent des voies d’accès à cette drogues. Le journal, connu pour être proche de l’armée cède au péché habituel d’impliquer plus le Maroc

Il écrit ainsi que les trafiquants « reprennent les itinéraires des trafiquants de cannabis marocains faisant de l'Afrique du Nord un pôle de transit «prometteur» pour la cocaïne et une fenêtre idéale qui donne sur trois continents en étant à proximité des marchés de consommation européens ».Ce faisant il a  juste oublié que lui-même précise que la cargaison « record de 701 kg de cocaïne saisie au port d'Oran, a été trouvée dans un conteneur transportant de la viande congelée à bord du Vega-Mercury. Venant du lointain Brésil, la cargaison a fait escale dans les ports espagnols Las Palmas et de Valence avant d'arriver à Oran. » Sans donc passer par une quelconque route empruntée par les trafiquants marocains.

C’est donc indépendamment du Maroc que les cotes de l’Algérie rejoignent les nouvelles routes, pas si nouvelles que ça, de la cocaïne.

Néanmoins ce naturel qui revient au galop n’enlève rien à la qualité de l’article une fois les choses remises à leurs places. « Ce trafic est à son plus haut niveau depuis ces trois dernières années, écrit-il, ce qui laisse penser que de nouvelles routes sont en train d'émerger. Le «Rapport sur les drogues dans le monde» (2018), publié par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le confirme bien en soulignant que la quantité de cocaïne saisie en Afrique du Nord a été multipliée par six en 2016, ce qui représente 69% des saisies en Afrique. »

L’Expression rappelle à ce sujet qu’à la fin de mai 2018, « la marine algérienne a opéré une saisie record de 701 kg de cocaïne au port d'Oran. La cargaison a été trouvée dans un conteneur transportant de la viande congelée à bord du Vega-Mercury. Venant du lointain Brésil, la cargaison a fait escale dans les ports espagnols Las Palmas et de Valence avant d'arriver à Oran. Ce sont les autorités espagnoles qui auraient informé leurs homologues algériens. » ajoute le journal qui précise que ce « scandale a conduit à une série de destitutions ayant touché de hauts responsables, dont le général-major, Abdelghani Hamel, ancien directeur général de la Sécurité nationale. S'ensuivent d'autres saisies qui laissent pantois les Algériens non habitués à ce genre de «feuilleton». Après la tonne de cocaïne saisie à Oran et Skikda, les services des douanes ont de nouveau mis la main sur 1,15 kg de cocaïne à Khemis El Khechna, à Boumerdès. Toujours la même technique de dissimulation: les stupéfiants sont à chaque fois dissimulés dans un conteneur alimentaire et transitant toujours par l'Espagne vers l'Algérie.

La grosse saisie d'Oran fait écho à une prise similaire au Maroc, rappelle le journal, où 2,4 tonnes de cocaïne avaient été confisquées à Rabat en octobre 2017. Et en 2018, ce sont 541 kg de cocaïne qui ont été saisis dans un cargo provenant du Brésil.

« Qu'est-ce qui justifie cette migration subite? Comment expliquer cette liaison du Brésil à l'Espagne, puis à l'Algérie et le Maroc? » s’interroge-t-il, répondant qu’un travail de repérage a été soigneusement fait au préalable.

« Car, explique-t-il, il y a un mode opératoire bien connu des cartels de la drogue: avant d'envoyer des quantités importantes, ils prennent d'abord le soin de sécuriser les itinéraires et disposent de solides partenaires locaux ainsi que sur les marchés finaux.

Les spécialistes de la lutte contre la drogue estiment que ces saisies au Maroc et en Algérie suggèrent que la cocaïne transite de plus en plus par la côte nord-ouest.

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