A la recherche du parti de l’Istiqlal

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Depuis que Nizar Al Baraka a été désigné à la tête du parti de l’Istiqlal, on ne peut pas dire que celui-ci est omniprésent sur la scène médiatico-politique. Il a mis un an avant de se situer définitivement dans l’opposition. Et puis rien !

Sur la question de l’utilisation du français, le parti a été fidèle à sa funeste position, défendant l’arabisation… mais en s’abstenant. Il s’est fait déborder par M’hammed Khalifa au nom de la pensée de Allal El Fassi, grand-père de Nizar Al Baraka. 

On a peu entendu le parti sur la question des libertés individuelles, qui ont pourtant secoué l’opinion publique, ni sur la composition du gouvernement et le fameux recours aux « compétences ».

L’on sait par contre, que le travail organisationnel avance. Baraka a trouvé des accords avec Ould Rachid qui maîtrise désormais la jeunesse et le syndicat. Cela a été fait sans grand effet médiatique parce que Nizar sait être très discret. 

Pourtant la situation politique est mouvante, sans être explosive. Au sein de la majorité le discours du trône a été déstabilisant. Le PJD paye le prix en dissensions internes, le MP est en pleine secousse parce qu’il a dû intégrer des « technocrates colorés ». Le PAM et le PPS sont en pleine déconfiture, mais l’Istiqlal n’imprime pas.

En fait s’il ne s’occupe que de sa réorganisation, l’Istiqlal ratera la fenêtre ouverte. L’on sait que ce parti n’est pas fait pour rester dans l’opposition pendant des décennies. Il doit donc se positionner de manière à intégrer la prochaine coalition. La réorganisation a pour but de s’assurer, grâce au matelas électoral un nombre conséquent d’élus. C’est loin d’être une garantie. 

L’Istiqlal durant ces dernières années ne s’est distingué que sur les questions sociétales en étant sur les conservatismes qui sont les siens depuis toujours. Or, on l’attendait aussi ailleurs, sur l’économie en particulier, au regard de l’expérience de Nizar Baraka, sur l’approfondissement de la démocratie et le respect de l’autonomie de décision des partis ou sur la justice et les droits de l’homme. 

Tout se passe comme si l’Istiqlal a abdiqué toute prétention au leadership, alors que la bérézina du PAM lui ouvre un boulevard dans l’opposition et qu’il peut se positionner en locomotive d’une possible alternative. 

Cette position attentiste laisse entendre que les Istiqlaliens ont choisi d’être des supplétifs du futur parti vainqueur des élections. On les a connus plus conquérants. 

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