Ulcéré par Trump? Rien de tel qu'un peu de couture

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Ils vivent mal le flot ininterrompu des tweets de leur pr?sident et se sentent d?munis; une artiste am?ricaine les appelle ? broder quelques-unes de ces fameuses citations, un projet qui a fait boule de neige.

Tout a commenc? en janvier de l'ann?e derni?re par une photo post?e sur Instagram. "I Am a Very Stable Genius" ("je suis un g?nie tr?s stable") surbrod? sur un motif floral typique de la broderie classique.

Diana Weymar venait de passer ses nerfs en cousant cette phrase, tweet?e par Donald Trump en r?ponse ? des articles qui s'interrogeaient sur sa sant? mentale.

Le succ?s a ?t? instantan?. Motiv?e par la vague de soutien qu'elle a re?ue, l'artiste a d?cid? de broder une ou deux de ces citations qui, depuis plus de trois ans, rendent folle une partie de l'Am?rique.

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Mais face ? un pr?sident qui multiplie les d?clarations et tweete parfois plus de dix fois par jour, elle s'est vite sentie d?pass?e, au point d'organiser des ateliers et d'en appeler aux brodeuses et brodeurs du monde entier.

Le r?sultat, c'est le "Tiny Pricks Project", qui compte d?sormais plus de 900 pi?ces cousues de "Trumpisms", dont beaucoup sont expos?s en ce moment dans une boutique de New York, Lingua Franca, jusqu'? d?but septembre.

Ag?e de 50 ans, Diana Weymar en a cousu environ la moiti?, elle qui a d?j? initi? d'autres projets autour de la couture et du travail collaboratif.

"Crooked Hillary" (Hillary-la-crapule), surnom dont il a affubl? Hillary Clinton depuis la campagne pr?sidentielle de 2016; "Witch Hunt!", en r?f?rence ? la chasse aux sorci?res dont Donald Trump s'estime victime dans le cadre de l'enqu?te russe... Les phrases apparaissent sur des napperons, des petites culottes ou des bavoirs.

"De l'horrible et du beau"

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"C'est une fa?on cr?ative de g?rer cette folie, ce qui est difficile ? trouver en ce moment", a expliqu? Diana Weymar. "Pour moi, ce projet revient ? piquer votre conscience", dit-elle en r?f?rence au travail de l'aiguille.

L'artiste utilise le mot "pricks", qui a un double, voire un triple sens. Il veut ? la fois dire piq?re, mais aussi dresser l'oreille (prick up). "Et bien s?r, il y a la r?f?rence ? l'autre signification", s'amuse-t-elle, car "prick" peut aussi vouloir dire "con".

Pour ceux qui ont rejoint le projet, aux Etats-Unis mais aussi en France, au Royaume-Uni et jusqu'en Australie, le "Tiny Pricks Project" est une fa?on de se soulager, et de protester.

"On se sent tellement d?muni et frustr? face ? l'?tat du pays", explique Rebecca Gerstung, qui visite l'exposition. "Cela m?lange de l'horrible ? du beau", dit-elle. "Et se servir de l'aiguille pour planter, ?a aide s?rement ? ext?rioriser la col?re."

Certaines des phrases prononc?es par le pr?sident sur les femmes reviennent ? plusieurs reprises, notamment le tristement c?l?bre "Grab 'em by the pussy" ("les attraper par la chatte"), tir? d'une conversation avec l'animateur Billy Bush, en marge d'une ?mission enregistr?e en 2005.

Donald Trump expliquait alors que sa notori?t? lui permettait d'embrasser et de toucher les femmes sans leur consentement.

Diana Weymar ambitionne d'avoir r?uni 2.020 pi?ces d'ici l'?lection pr?sidentielle de 2020 et r?ve que sa collection puisse influer sur le vote de certains.

"J'esp?re qu'elle sera assez importante pour voyager dans les Etats d?cisifs" pour la victoire d'un candidat, dit-elle.

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