Macron évoque la possibilité qu’Alger appuie un mouvement terroriste

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Emmanuel Macron, en visite à Gao pour son premier déplacement a déclaré, ce vendredi 19 mai, que ce qu’il veut en début de mandat c’est « une exigence sans doute renforcée à l’égard des Etats du Sahel et de l’Algérie ».

« Pour que tout ce qui est inscrit dans les accords d’Alger soit appliqué et pour que la responsabilité de tous et de toutes soit prise (…). On ne peut pas manifester quelque faiblesse que ce soit à l’égard de groupements terroristes, quelles que soient les raisons politiques domestiques », a déclaré Macron avant de poursuivre : «  j’ai nos hommes qui sont là, j’en ai la responsabilité, j’en réponds devant les Français et leurs familles ».

Macron a également fait savoir qu’il n’enverrait pas de soldats « se faire tuer » si les gouvernements responsables localement de la situation ne prennent pas leurs responsabilités.

Il a, de même, indiqué avoir discuté avec Abdelaziz Bouteflika des accusations selon lesquelles l’Algérie soutiendrait le chef du mouvement djihadiste malien Ansar Dine, Iyad Ag-Ghali.  Il a précisé avoir fait part au président algérien de son souhait d’en parler avec l’Algérie « de manière très franche ».

Par ailleurs, l’ancien premier ministre français, Jean-Pierre Raffarin, qui animait une conférence de presse, dimanche dernier à Alger, a tenu à rassurer en rappelant le caractère stratégique des relations entre les deux pays et en citant l’entretien entre le président Macron et Bouteflika. « Je ne crois pas qu’il y a une quelconque attitude de distance », a-t-il également précisé.

Selon Raffarin, Macron a montré sa force sur les accords d’Alger non sans avoir indiqué que la France est dans une période passionnante avec un président âgé de 39 ans. « Nous souhaitons que la relation avec l’Algérie soit toujours renforcée. J’ai une sympathie profonde pour ce que j’appelle l’esprit algérien », a-t-il ajouté.

Toujours dans le but de rassurer, Jean-Pierre Raffarin a déclaré que Macron n’était pas entrain de critiquer l’Algérie. « Ce n’est vraiment pas son état d’esprit. Il arrive sur ce dossier avec une ligne directrice, les accords d’Alger. Il n’est pas dans une position d’accusateur des uns et des autres, il est rassembleur. (…) Je ne pense pas qu’il y ait une idée de reproche. Cette discussion très franche concerne un peu tout le monde », a-t-il poursuivi.

D’un autre côté, Raffarin doit être reçu, ce lundi 22 mai, par le premier ministre Abdelmalek Sellal. L’ancien premier ministre français n’a pas souhaité s’étendre sur cette rencontre et a simplement déclaré qu’il discuterait avec Sellal des sujets que celui-ci « voudra bien discuter » avec lui. Une déclaration qui en dit long sur les habitudes diplomatiques d’Alger.

 

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