Location de chiens, le ''nouveau business'' pour contourner le confinement en Espagne

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Las Palmas - Au temps du Coronavirus et du confinement qu'il impose dans la plupart des pays du monde, le chien n'a jamais été autant le meilleur ami de l'Homme.

Connu pour être l'un des animaux de compagnie des plus fidèles, tendres, courageux et intelligents, le chien est devenu aujourd'hui le meilleur subterfuge "légal" en Espagne pour échapper à la quarantaine mise en place depuis le 15 mars dernier dans le pays ibérique.

Excédés par les mesures drastiques imposées par leur gouvernement et qui vont se prolonger, au moins, jusqu'au 11 avril, les Espagnols font recours aux astuces les plus ingénieuses pour pouvoir prendre un bol d’air à l’extérieur tout en bénéficiant des dérogations accordées par les autorités limitées à faire des courses alimentaires, acheter des médicaments, se rendre à un médecin ou promener des animaux de compagnie.

Ainsi, des Espagnols s’adonnent, depuis quelques jours, à un "nouveau business" : celui de la location de chiens pendant des heures ou des jours à des prix symboliques. L’objectif est de faire un tour en toute liberté loin des contrôles des forces de sécurité qui surveillent le respect de la mise en application de l’état d’alerte.

D'habitude, ce sont les propriétaires de chiens qui payent s'ils veulent que quelqu'un promène leurs animaux, mais avec la crise liée au coronavirus et le confinement total de la population, la donne a changé ! Depuis mi-mars, des volontaires proposent leurs services consistant à faire promener ou à louer des chiens pour briser le confinement et "retrouver leur liberté" même pour quelques minutes.

Et encore, des annonces sont publiées sur les réseaux sociaux ou dans des sites spécialisés proposant des "offres" de location de chiens en contrepartie de prix oscillant entre 2 ou 5 euros par promenade.

Certaines personnes demandent même directement les services des associations de protection des animaux pour adopter des chiens pendant la période de la quarantaine, une attitude qui a provoqué l’indignation de plusieurs organisations s’activant dans le domaine.

"Depuis l’adoption de l’état d’alerte stipulant un confinement total de la population, les demandes pour l’adoption de chiens ont augmenté de manière notable", observe l’Association de protection des animaux de Biscaye, au Pays Basque.

"Nous ne sommes pas intéressés à céder nos chiens pour passer la quarantaine avec leurs propriétaires et les récupérer après deux mois", souligne catégoriquement l’ONG dans une note, rapportée par les médias locaux.

Etant donné la situation actuelle, marquée par l’ambiguïté, les associations de défense des droits des animaux ont décidé de freiner la concession de chiens tant que la période de la quarantaine ne sera pas terminée.

En plus, face à ce phénomène qui prend de l’ampleur jour après jour, le ministère public espagnol a lancé une enquête afin d'étudier si les adoptions de chiens menées depuis le début de l’état d’alerte sont destinées à servir de "prétexte" pour échapper au confinement et promener les animaux, puis les abandonner.

Le ministère public a même publié une circulaire demandant un suivi minutieux des personnes ayant adopté des chiens à partir du 15 mars pour constater s’il y aura une recrudescence d’abandon de ces animaux de compagnie après la levée de l’état d'alerte.

Un des pays les plus endeuillés au monde par la pandémie de coronavirus avec plus de 8.000 morts, l’Espagne se voit dans l’obligation de trouver des réponses à des situations exceptionnelles jamais encore observées suite à l’apparition de cette crise sanitaire inédite.

*MAP

 

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