Le gouvernement algérien peine à gérer la « colère sociale »

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Selon le site TSA, les contestations sociales en Algérie sont entrain de devenir une « boule de feu » qui prend de plus en plus de vitesse. En effet, depuis plusieurs semaines les enseignants et les médecins sont en grève

Mercredi dernier, pas moins de quatorze syndicats de la fonction publique ont  entamé une grève en se rassemblant devant les sièges des wilayas, souligne le journal.

Leurs revendications tournent autour du régime de la retraite, du pouvoir d’achat, de la loi du travail et du droit syndical. Un membre de la direction de l’union nationale des travailleurs de l’éducation et de la formation professionnelle, Sidi Ali Admane a déclaré à EL Bilad TV : « il y a une grave répression en matière de libertés syndicales. Nous n’avons pas vu cela depuis le début du pluralisme en Algérie en 1989 ».

Toujours selon TSA, les syndicats relatent également les récentes mesures prises par les autorités algériennes contre les grévistes, à savoir les ponctions sur salaires, le licenciement des travailleurs, les sanctions administratives, l’interdiction d’organiser des AG, le dépôt de plainte en justice ainsi que le harcèlement moral.

De son coté, la justice a déclaré que la grève du Cnapeste est illégale, de même que celle des médecins résidents qui dure depuis novembre dernier.

Par ailleurs, malgré l’appel du ministre du travail, de l’emploi et de la sécurité sociale de respecter la décision de la justice, les mouvements de contestation n’ont pas cessé pour autant, ajoute TSA. Pour le ministre, le Cnapeste a franchi « les lignes rouges ».

De son coté, Salim Oulhi, coordonateur national du Cnapeste, « licencier les enseignants ne fera qu’aggraver la situation. Ce n’est pas cela la solution ». Il plaide pour un dialogue, qui selon lui, est la meilleure solution.

Cependant, Nouria Benghabrit, ministre de l’éducation nationale ne l’entend pas de cette oreille et exige l’arrêt du débrayage avant l’ouverture d’un quelconque dialogue. La ministre a confié à TSA : « les portes du département ont toujours été ouvertes. Mais après la décision de justice, il n’était pas question pour moi de rencontrer le Cnapeste tant qu’ils n’auront pas suspendu la grève et repris le travail ».

Le journal rappelle qu’en 2015 la ministre avait fait signer une « charte de l’éthique du secteur de l’éducation » à huit syndicats dans le but de « promouvoir le dialogue social ». Mais TSA estime que cette charte a échoué aujourd’hui dans la mesure où plusieurs syndicats sont en grève.

Alors que le ministre de l’intérieur, Noureddine Bedoui a déclaré que les portes du dialogue étaient toujours ouvertes, le ministre de la santé, lui, d du mal à trouver un terrain d’entente avec les médecins résidents, surtout que, souligne TSA, des partis soutenant le gouvernement (FLN, RND, TAJ et MPA) chargent les syndicats.

D’un autre coté, le journal souligne le silence « curieux » de l’Union générale des Travailleurs Algériens (UGTA) face à cette vague de contestation. TSA souligne que l’UGTA n’est plus un partenaire efficace pour le gouvernement en matière de gestion des crises sociales et se pose si cela marque le début de la fin de l’union.

TSA évoque également un autre silence jugé « inexplicable ». Il s’agit notamment du premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia. Ce dernier a été critiqué après la signature du pacte de partenariat public-privé. Depuis lors, le ministre a limité ses sorties et déclarations médiatiques, souligne le journal.

Seulement, aujourd’hui, son gouvernement est critiqué par les syndicats et par l’opposition sur son « inaction » concernant la prise en charge efficace des revendications socioprofessionnelles dans les secteurs de la fonction publique, l’éducation, l’enseignement supérieur, la santé et des transports, souligne TSA.

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