La ''béliomachie'', une particularité tunisienne

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Tunis - Terminer un combat par un K.O ou blesser gravement une autre b?te d?un coup de corne est une ambition que certains ?leveurs tunisiens nourrissent lors des combats de b?liers, en vogue dans le pays depuis des ann?es.

Ces combats sanglants connus sous le nom de "b?liomachie", peuvent d?cider du sort d?une b?te ordinaire destin?e ? l?abattage ou au sacrifice de l?aid Aladha, ? un "animal d??lite" qui contribue ? l'am?lioration de la race ovine du pays.

Il n?est pas rare de sillonner les rues de Tunis en particulier les bas-fonds des quartiers populaires d?Ariana, Bab El Folla, Bab Souika et Halfaouine, sans croiser les adeptes de ce sport qui conduisent leurs b?liers soigneusement teint?s de henn? et orn?s de fins cordons de laine confectionn?s vers des rings en plein air.

Cette discipline, diffus?e de temps en temps par une cha?ne de t?l?vision locale qui organise des tourn?es, constitue un spectacle de d?tente pour un public de plus en plus nombreux qui voue un "un grand amour pour les animaux".

Connu pour son adoration de ce sport et ses connaissances approfondies de ses myst?res, Fathi, 56 ans, qui fr?quentait le caf? "Lakbach" (b?liers) ? Sidi El-Bachir, pr?s de Bab Alioua ? Tunis, sait que "le sp?cimen rare" choisi pour ce sport devrait r?pondre ? un grand nombre de conditions et disposer de caract?ristiques li?es notamment ? la race, une taille ?lanc?e, une allure m?le et fi?re, cornes longues et volumineuses, narines dilat?es, yeux ?tincelants et pattes solides et muscl?es.

Rapproch? par la MAP, ce sp?cialiste excelle lorsqu'il ?voque les combats des b?liers en rappelant son histoire, les caract?ristiques d?un b?lier et ses man?uvres lors des diff?rents championnats, les meilleurs ?leveurs.

Fathi dit que les meilleures races de la r?gion du Nord-ouest, seules ? ?tre autoris?es ? s'affronter, sont Gharbi et Fernani, qui est un peu plus court que le pr?c?dent, relevant que l?objectif principal de cette discipline, qui figure parmi les principales distractions du pays, est la pr?servation d?une tradition ancestrale qui se transmet dans certaines familles de p?re en fils.

Il pr?cise que les ?leveurs admis se rencontrent ? l?avance dans un terrain vague appel? "Batha" o? sont organis?s ces combats qui finissent par le retrait de la b?te bless?e et la victoire d?un b?lier dont la r?putation d?passe largement les fronti?res.

Fathi se rappelle d?Ibrahim Ould Hanifa qui reste le plus grand champion que la Tunisie ait connu avec un score de sept tournois dans diff?rentes cat?gories des comp?titions (plume, l?ger, moyen, mi-lourds et lourd).

Dans ce sens, Ould Hanifa, consid?r? comme l?homme le plus passionn? par ce sport dans le pays, raconte comment il a r?ussi tous ces exploits, relevant que le b?lier doit subir un dressage draconien.

Ce propri?taire d?un grand restaurant sp?cialit? "Lablabi" relate cette tradition, qui a ?t? pr?serv?e par de nombreuses familles tunisiennes, ainsi que l?histoire de certains combats c?l?bres et "les b?liers champions", notamment "Roussi", "Antar", "Bolona", "Saber", " Al-Adraa" et Sayf Nar".

Ce sexag?naire se rappelle avec amertume la mort de l?un de ses c?l?bres b?liers, qui a ?t? empoisonn? par un ?leveur concurrent pour qu?il puisse mettre un terme ? ses victoires successives.

Pour ce sp?cimen rare, les ?leveurs peuvent aller jusqu'? verser 5000 dinars (1 euro=3,30), ce qui contraint de nombreux professionnels ? recourir ? l??levage d?agneaux pour en faire des "b?liers champions".?

Malgr? l?engouement du public assoiff? pour ce sport relativement jeune, les pratiquants ne m?nagent aucun effort pour s?organiser dans une f?d?ration qui promeut une activit? sportive qui reste tr?s attrayante pour le public et les touristes.

*MAP

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