L'administration Trump menace de prendre des sanctions contre la CPI

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"Les Etats-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos citoyens et ceux de nos alliés contre des poursuites injustes de la part de ce tribunal illégitime"

L'administration Trump a menacé, ce lundi 10 septembre, la Cour Pénale Internationale (CPI) de sanctions si elle conduisait une enquête sur des Américaines, Israël ou d'autres alliés des Etats-Unis, dans une attaque sans précédent contre cette juridiction internationale chargée d'enquêter sur les crimes de guerre et les génocides.

"Les Etats-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos citoyens et ceux de nos alliés contre des poursuites injustes de la part de ce tribunal illégitime", a déclaré le conseiller à la sécurité nationale du président Trump, John Bolton, dans une allocution devant l'organisation conservatrice "Federalist Society" à Washington.

"Nous allons interdire à ces juges et procureurs (ndlr. de la CPI) l'entrée aux Etats-Unis. Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain, et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire", a ajouté Bolton.

Le conseiller à la sécurité nationale a accusé la CPI d'être "inefficace, irresponsable et carrément dangereuse", condamnant toute démarche de la CPI de poursuivre les militaires américains ayant servi en Afghanistan.

"A tout moment, la CPI pourrait annoncer l'ouverture d'une enquête formelle contre ces patriotes américains", a-t-il ajouté, soulignant: "Nous n'allons pas coopérer avec la CPI, nous n'allons pas lui fournir d'assistance, nous n'allons pas adhérer à la CPI. Nous allons laisser la CPI mourir de sa belle mort" car "pour nous, la CPI est déjà morte".

La procureure de la CPI Fatou Bensouda avait annoncé en 2017 qu'elle allait demander aux juges l'autorisation d'ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan, notamment par l'armée américaine.

John Bolton a également mis en garde la CPI contre d'éventuelles enquêtes visant Israël comme le demande l'Autorité palestinienne.

"Si la Cour s'en prend à nous, à Israël ou à d'autres alliés des Etats-Unis, nous n'allons pas rester silencieux", a-t-il averti, annonçant une série de mesures de rétorsion possibles, dont les sanctions contre le personnel de la CPI.

La CPI, basée à La Haye, a pour mandat de poursuivre les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et le génocide.

L'ancien président Bill Clinton avait signé le Statut de Rome qui a établi la CPI, mais son successeur, George W. Bush, a renoncé à la signature, craignant que les Américains ne soient injustement poursuivis pour des raisons politiques.

 

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