Ali Ghédiri : Le général qui empêche Gaïd de dormir

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Début de l’été dernier, le général Ali Ghédiri avait particulièrement attiré l’attention sur lui en rencontrant à Paris les services sécuritaires de l’Ambassade américaine à Paris, très attentifs à ce qui se passe à Alger

La course succession au pouvoir en Algérie est entrée dans sa dernière ligne droite. Moins de trois mois séparent les Algériens de l’entrée officielle en campagne électorale pour la présidentielle d’avril 2019 et tout semble indiquer que la nomenklatura, au sens soviétique du terme, n’a pas encore réussi à trancher sur ce qui devrait être, pour peu que le pays ait été normal, l’après Bouteflika.

Les différents centres de pouvoir en Algérie ne semblent avoir de choix qu’entre l’impasse et la voie sans issue : Reconduire pour un cinquième mandat le président en place ou proroger son mandat en cours.

En dehors du jeu de simulation auquel se livrent les partis, y compris le bon vieux FLN, destiné à amuser la galerie, la lutte sans pitié que se livrent les véritables détenteurs du pouvoirs n’arrive plus à dissimuler ses véritables atours et sa violence.

Elle a pour principales sources la présidence et le ministère de la défense de plus en plus clairement le bras armé de ce clan en même temps qu’un prétendant tenté dans certains de ses sous clans, par l’action au grand jour.

C’est sur fond de ces querelles à couteaux tirés que les nerfs du vice ministre de la défense et chef d’état-major, Gaïd Salah, viennent d’être mis à rude épreuve par le général major à la retraite, Ali Ghediri. Pourtant il n’a rien dit d’apparemment scandaleux ou de nouveaux par rapport à ce qui se dit depuis de longs mois à Alger : inviter l’armée à empêcherle viol de la constitution par le report des élections.

Il n’en fallait pas plus pour qu’Ahmed Gaïd Salah l’accuse, dans un communiqué du ministère de la défense, de «rouler pour des cercles occultes», composés «d’anciens militaires», qualifiant sa sortie de «grave dérive».

Pour comprendre la réaction violente de Gaïd Dalah, il faut rappeler que le général Major Ali Ghediri, était un des fidèles collaborateurs du général Mohamed Mediène, dit Toufik, le patron tout puissant des services algériens (DRS) pendant un quart de siècle. Son départ à la retraite l’avait soulagé de ce haut gradé qui osait lui dire non et lui tenait tête. L’ancien directeur des personnels au ministère de la défense avait, entre autres, tout tenté pour contrarier la prise contrôle de l’armée par le chef d’état-major.

Début de l’été dernier, le général Ali Ghédiri avait particulièrement attiré l’attention sur lui en rencontrant à Paris les services sécuritaires de l’Ambassade américaine à Paris, très attentifs à ce qui se passe à Alger. La preuve que les réseaux de Toufik restaient actifs et tendent jouer leurs cartes pour la succession de Bouteflika.

Dès lors on comprend que le ministère de la Défense dénoncent les militaires à la retraite «rejoignent des cercles occultes, et ce, dans le seul but d’assouvir des ambitions personnelles démesurées, qu’ils n’ont pu réaliser à l’intérieur de l’institution». Par sous entendus, Gaïd et ses amis n’hésitent pas à brandir la menace de l’accusation de trahison.

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