Algérie: démission du chef du patronat, proche de Bouteflika

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Le président de la principale organisation patronale algérienne, Ali Haddad, réputé proche du président Abdelaziz Bouteflika, a annoncé jeudi 28 mars sa démission, deux jours après l'appel du chef d'état-major de l'armée à écarter le chef de l'Etat, confronté à une contestation inédite.

"J'ai décidé en mon âme et conscience et sans contrainte de quitter la présidence du Forum des chefs d'entreprises (FCE), à compter de ce jour", a écrit l'homme d'affaires Ali Haddad dans une lettre consultée par l'AFP.

"Mon souci permanent a toujours été de veiller à ne prendre aucune initiative personnelle ou quelque posture que ce soit qui puisse mettre en péril l'unité au sein de notre organisation", a-t-il ajouté.

Le Forum des chefs d'entreprises, que M. Haddad présidait depuis novembre 2014, était devenu un instrument de soutien politique au chef de l'Etat et à sa candidature à un 5e mandat.

M. Haddad est aussi considéré comme l'un des principaux donateurs de la campagne du président Bouteflika en 2014.

Confronté depuis le 22 février à une contestation sans précédent, M. Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, est lâché peu à peu par ses plus fidèles soutiens et semble de plus en plus isolé, face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas.

Mardi, le chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, autre fidèle de M. Bouteflika, a proposé l'application de l'article 102 de la Constitution.

Cet article organise l'intérim en cas de démission du chef de l'Etat ou d'incapacité à assumer ses fonctions "pour cause de maladie grave et durable".

Après le patron de l'armée, c'est le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité, qui a lâché M. Bouteflika, par l'intermédiaire de son patron, Ahmed Ouyahia. Encore Premier ministre il y a moins d'un mois, celui-ci a demandé au chef de l'Etat de démissionner.

Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, principale centrale syndicale du pays, qui chantait il y a peu encore les louanges du président, se range désormais lui aussi derrière la proposition du général Gaïd Salah.

Les Algériens dans la rue après la mise à l'écart de Bouteflika 

Les Algériens réclamant un changement de régime retournent dans la rue pour le premier vendredi de manifestations après la mise à l'écart du président Abdelaziz Bouteflika, conçue pour apaiser la contestation populaire. 

En prônant mardi la mise en oeuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter M. Bouteflika, le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée depuis 15 ans et jusque-là soutien indéfectible du président, a rapidement rallié à sa cause l'essentiel de ceux qui étaient les plus zélés prosélytes du chef de l'Etat.

Ceux qui, pendant des mois, ont poussé la candidature du président Bouteflika à un cinquième mandat, détonateur de la contestation, s'en écartent désormais.

Jeudi, Ali Haddad a annoncé sa démission du Forum des chefs d'entreprises (FCE), principale organisation patronale algérienne, qu'il présidait. Son organisation était devenue un instrument de soutien politique au chef de l'Etat et d'appui à sa candidature à un cinquième mandat. 

Avant lui, c'est le Rassemblement national démocratique (RND), pilier de la majorité, qui a lâché Abdelaziz Bouteflika, par l'intermédiaire de son patron, Ahmed Ouyahia. Encore Premier ministre il y a moins d'un mois, celui-ci a demandé au chef de l'Etat de démissionner.

Abdelmadjid Sidi Saïd, secrétaire général de l'UGTA, principale centrale syndicale du pays, qui chantait il y a peu encore les louanges du président, se range désormais lui aussi derrière la proposition du général Gaïd Salah.

 

 

 

 

 

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