Le représentant de la Russie a dû faire face à un tir groupé au Conseil de sécurité de l’ONU

Moscou a été traité de tous les noms d’oiseaux pour son rôle dans le conflit en Syrie. “Quelle que soit la manière dont vous l’appelez, ce qui se passe actuellement en Syrie est tragique, honteux, évitable”, dixit Ashton Carter secrétaire américain à la Défense. Même son de cloche chez l’ambassadrice américaine Samantha Power, qui au cours d’une réunion dimanche dernier au Conseil de sécurité a accusé la Russie de barbarie. De son côté l’ambassadeur français à l’ONU a parlé de crimes de guerre commis à Alep qui ne peuvent « rester impunis ». Le représentant de G.B. a été jusqu’à menacer de saisine de la Cour pénale internationale, compétente pour les crimes de guerre, contre la Syrie et ses complices.

La réaction de Moscou n’avait pas tardé. Le porte parole du Kremlin a rejeté le ton et la rhétorique « inadmissibles » des représentants de la Grande-Bretagne et des États-Unis tout en déplorant l’absence de séparation, de la part des occidentaux entre la soi-disant opposition modérée et les terroristes.

Cette diatribe entre « belligérants » au Conseil de sécurité intervient suite à la reprise des bombardements par Damas des quartiers rebelles d’Alep après l’expiration du cessez le feu d’une semaine sur accord américano-russe.

Voyant que les forces de Bachar prenaient le dessus (une offensive terrestre est en cour au moment de la rédaction de ces lignes) les occidentaux ne pouvaient que lancer leur baroud d’honneur verbal au CS de l’Onu et remettre sur la table des mots comme « barbarie », « crime de guerre », « mort de civils et des enfants », etc.

Au même moment, les forces de la coalition occidentale en Irak bombardaient trois prisons de Daech à Mossoul. Là, les détenus ne pouvaient même pas fuir le déluge des obus puisqu’ils étaient enfermés dans leurs cellules. Contrairement à leurs geôliers, qui en principe sont la cible des bombardements.

La coalition a annoncé toutefois 18 morts parmi les gardiens de la prison mais ne pouvait annoncer le nombre de victimes civiles qui seraient nombreux, surtout que les prisons étaient au milieu de quartiers résidentiels et que plusieurs maisons ont été aussi frappées par les obus et qui se seraient effondrées sur leurs habitants.

Mais ça ce n’est pas un crime de guerre qui ne peut rester impuni, ce n’est qu’une bavure avec des dommages collatéraux.

Décidemment, l’hypocrisie et le cynisme des occidentaux n’ont pas de limite.