Afrique du Sud: ''les Sud-Africains ne sont pas xénophobes, ils ont faim''

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Johannesburg - Le président de la cour constitutionnelle sud-africaine, Mogoeng Mogoeng, a expliqué, jeudi, que les violences xénophobes devenues récurrentes dans son pays sont sous-tendues par la crise économique qui affecte le pays.

«Les Sud-Africains ne sont pas xénophobes. Ils sont privés de gains économiques», a dit Mogoeng lors d’une rencontre à l’université du KwaZulu-Natal, province de l’Est du pays.

Le magistrat réagissait aux violences xénophobes qui ont secoué récemment la ville de Johannesburg, hub économique et financier de l’Afrique du Sud, faisant plusieurs morts.

«Il existe un lien direct entre ces violences et la crise économique dans le pays», a-t-il dit, estimant que la majorité des Sud-Africains étaient opposés à ces attaques ayant ciblé les ressortissants d’autres pays africains.
Le responsable a rappelé, dans ce contexte, les violences similaires qui avaient emporté le pays en 2008, faisant 62 morts, en majorité des ressortissants subsahariens. 

«En 2008, nous étions au cœur d’une grave crise économique mondiale. Les gens avaient faim et étaient retranchés à grande échelle», a-t-il dit, soulignant que les emplois sont devenus rares et la vie de plus en plus chère.

Ces actes, a-t-il précisé, à l’instar de toute sorte de criminalité, doivent être punis, car ils projettent une mauvaise image de l’Afrique du Sud.

Les violences ont provoqué une grave tension dans les relations de Pretoria avec les pays africains. La semaine dernière, de nombreux pays du continent ont vivement réagi face à la violence des images qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux, et le Nigeria a pris la tête du mouvement.

La présidence sud-africaine avait indiqué que le président Cyril Ramaphosa estime cette vague de violence est déconcertante et abîme non seulement l’image du pays, mais aussi ses relations avec les pays africains. 

 

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