Migration et changements climatiques : Problématique qui requiert un grand engagement international

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Le traitement de la problématique de la migration liée aux changements climatiques requiert une mobilisation et un plus grand engagement sur le plan international, a affirmé, lundi à Buenos Aires, le président de la Commission régionale des droits de l’Homme d’Agadir, Mohammed Charef. 

Dans une intervention à l’ouverture d’un séminaire préparatoire à la 22-ème Conférence annuelle de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP22 à Marrakech), sur le thème “migration, environnement et changements climatiques: l’avenir des mouvements humains à l’horizon de 2050″, Charef a souligné que cette problématique doit être abordée dans son contexte complexe, surtout qu’elle est considérée comme l’une des questions urgentes compte tenu de l’interdépendance de plusieurs facteurs écologique, économique et politique.

Lors de son intervention intitulée “les changements climatiques et la migration liée à l’environnement dans la région de la Méditerranée”, Charef a indiqué que les changements climatiques provoquent l’intensification des catastrophes naturelles (inondations, éboulements de terre et sécheresse, etc), en affectant les conditions de vie des populations qui se trouvent contraintes à l’immigration temporaire ou permanente au sein de l’espace méditerranéen. 

De l’avis du président de la Commission régionale des droits de l’Homme, le contexte géopolitique international, depuis le 11-septembre 2001, et les événements liés au “printemps démocratique” (2010 et 2011), ainsi que les conflits en Irak, en Syrie et au Yémen, a été marqué par la complexité du phénomène de l’immigration dans la région de la Méditerranée à cause de ces événements notamment en matière de sécurité et de circulation des personnes, d’où la nécessité de prendre en considération ce contexte complexe pour aborder la question des changements climatiques et de la migration .

Après avoir rappelé les causes de la migration, notamment d’ordre économique, social, historique politique et écologique, il a fait état des difficultés de définition exacte du concept de la migration liée à l’environnement.

Citant des rapports internationaux, Mohammed Charef a indiqué que quelque 24 millions de personnes avaient été forcées de quitter leurs foyers et leurs terres à cause des changements climatiques en 2010, et 20 millions autres durant l’année dernière. 

Il a également indiqué que les disparités au sein de l’espace méditerranéen d’ordre économique et de développement humain, et les inégalités entre le monde urbain et rural et entre le Nord et le Sud, figurent également parmi les autres causes de la migration accentuées directement ou indirectement par les changements climatiques. 

Dans le même ordre d’idées, M. Charef a rappelé le phénomène de la migration “forcée” dans la région de la Méditerranée qui connaît l’une des plus grandes concentrations de réfugiés au monde.

Ce séminaire de deux jours s’inscrit dans le cadre de la tenue de deux rencontres internationales préparatoires à la conférence COP22 de Marrakech, dans la ville de Buenos Aires avec la participation du Maroc.

Le premier séminaire a été organisé sous le thème “La conscience: dialogue interreligieux et interculturel et changements climatiques”.

La délégation marocaine participant à ces deux séminaires comprend M. Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) et du comité scientifique de la COP22, Mme Aicha Haddou, présidente du Centre de recherches et de formation en relations inter-religieuses, M. Ahmed Abbadi, Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma du Maroc, outre M. Mohammed Charef.

Les travaux de ces deux rencontres, organisées à l’initiative du Centre international de promotion des droits de l’Homme (Argentine) avec le soutien du gouvernement argentin et la participation de plusieurs experts, seront couronnés par l’élaboration d’un document qui sera présenté lors de la COP22.