Entretien avec Said Mouline Chef du Pôle " Partenariat Public-Privé " de la COP22

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Un mois après la tenue de la 22ème Conférence des Parties, nous avons interviewé le Chef du Pôle « Partenariat Public-Privé »,  Said Mouline. Nous lui avons évoqué avec lui son bilan de la COP22, ainsi que l’engagement des principaux acteurs de son pôle. Entretien.

Quel est le bilan du pôle partenariat public-privé « PPP » au lendemain de la COP22 ?

Je peux vous confirmer un résultat très positive du pôle, et ceci dû à l’implication du secteur privé et public dans la question du climat.

D'abord, le secteur privé avait pour but de montrer qu’il est non seulement concerné par le climat mais qu’il veut aussi être acteur. Et parce qu’il y a des solutions et des innovations à apporter, il a financé une partie de la COP. Je tiens d’ailleurs à remercier les partenaires financiers qui ont loué des espaces dans la zone verte et qui nous ont permis d’obtenir plus de 200 millions de dirhams.

Ensuite le secteur privé a un rôle important dans les négociations. La CGEM était un membre observateur officiel au niveau des Nations Unies pour la COP concernant le climat. Elle a pu regrouper 43 patronats du monde entier. Aujourd’hui le secteur privé doit être impliqué dans le projet d’atténuation et le secteur privé du sud doit aussi créer des emplois dans ce domaine.  

Le secteur privé est parfois sceptique quant à la question du climat ?

Le secteur privé a montré l’intérêt porté à la question du climat, et ceci en s’investissant dans trois thèmes.

D’abord il a sensibilisé en apportant innovation et solution pour les citoyens, la société civile et les états. Le secteur privé dispose de solutions qui permettent de réduire les gaz à effets de serre, qu’il  utilise lui-même dans sa production.

Ensuite, je l’ai dit plus haut, il a financé une partie de la COP.

Et enfin, le troisième volet était celui du rôle important qu’a joué ce secteur dans les négociations. Il a montré qu’il n’est plus dans la phase du suivi des négociations, mais qu’il est aussi acteur, en proposant des solutions. Je pense que le secteur privé a tranché quant à cette position.

Donc on peut dire que le bilan du pôle « PPP » est positif ?

Je ne peux pas donner de bilan, par contre, les participants ont montré qu’ils étaient très heureux quant au déroulement de cette COP, il y’a eu des signatures très importantes dans la zone verte, des thèmes importants débattus, liés au secteur privé et au « PPP ».  On a montré qu’il y a eu des résultats très importants quant aux actions menées par le partenariat public-privé, dans les secteurs des énergies renouvelables, de l’eau et de la sécurité alimentaire. Il y a une certaine concrétisation que nous avons démontré.

Quid du financement ?

La finance climat est très importante. Il y a eu, pour la première fois, la mise en avant de la « Green Bank » de par une banque centrale. Les banques marocaines aussi ont été partenaires et même volontaires dans ce genre de banques. On a vu les projets solaires de Masen qui ont noué des partenariats avec ces « Green Bank ». Ceci me pousse à dire que lorsqu’on a une bonne volonté politique, et de bons acteurs sur le terrain, les finances suivent.

Pensez-vous que le défi de cette COP a été relevé ?

Nous sommes très heureux parce qu’il y a eu plus de 24.000 visiteurs, il y a eu des projets labellisés COP22, les outils financiers se sont mis en place et vont développer d’autres projets dans le monde. Après il y a le volet lié au patronat dont j’ai parlé tout à l’heure.

Donc entre financement et mobilisation du secteur privé nous sommes satisfaits mais ce n’est pas à nous de dire si nous sommes bons ou pas. Par contre avec les félicitations que nous recevons d’un peu partout, nous sommes assez contents.  

Donc diriez-vous que votre objectif a été atteint ?

Globalement oui.