Le vice-président de la BEI énumère les défis du Maroc pour le renforcement de son secteur privé

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Le renforcement du secteur privé au Maroc passe par l’investissement en infrastructure, en éducation, la facilitation d’accès au financement et l’introduction de réformes visant à encourager les entreprises informelles à se formaliser, a souligné, ce vendredi 8 décembre à Rabat, le vice-président de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), Roman Escolano

La structure démographique de la région, notamment du Maroc est majoritairement jeune, offrant ainsi aux employeurs une main d’œuvre considérable, d’où la nécessité d’investir en infrastructure et en éducation, a relevé Escolano, lors d’une conférence sur le renforcement du développement du secteur privé et de l’investissement au Maroc.

En dotant cette main d’œuvre des compétences appropriées, elle permettra la réalisation d’une croissance de la production locale et la création d’un grand marché pour les biens manufacturés, stimulant ainsi l’investissement, a-t-il ajouté.

Le secteur privé, qui joue un rôle crucial dans la transformation économique du Maroc et de la région, requiert également une mise à niveau du cadre légale, et ce, afin de faire face à la concurrence déloyale de la part des entreprises du secteur informel, a-t-il soutenu, notant que par voie de réformes, ces entreprises seront plus disposées à joindre le secteur formel et à encourager ainsi l’investissement.

Qualifiant le Maroc d’un partenaire clé de l’Union Européenne, Escolano a indiqué que 15 milliards d’euros ont été investis par la BEI dans région en 2017, dont 4 milliards d’euros ont été dédiés au financement de projets marocains, ce qui affirme l’attractivité du climat des affaires dans le pays.

De son côté, le vice-président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Hakim Marrakchi, a souligné qu’il est urgent de rétablir une relation de confiance entre l’entreprise et l’administration publique afin de soutenir l’investissement des entreprises, favoriser l’innovation et créer l’emploi, relevant que l’administration publique se doit d’être facilitatrice à tous les niveaux.

Afin de soutenir l’investissement et faciliter l’accès au financement, les banques doivent également appuyer les entreprises en raison non seulement de leur mission en matière de financement de l’économie mais également pour leur rôle dans le cadre de la création de l’emploi et des richesses, a-t-il fait savoir. Se félicitant du développement du secteur financier et bancaire marocain, devenu modèle de référence dans la région Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), et ce, grâce sa solidité et respect des règles prudentielles conformes aux standards internationaux, M. Marrakchi a mis l’accent sur la confiance continue que placent les institutions internationales en le Maroc.

Il a toutefois mis en garde contre les dérives de financement dues à des abus de positions dominantes et qui hypothèquent l’avenir des entreprises marocaines, appelant à cet égard, toutes les parties prenantes à travailler ensemble sur les solutions pour le dépasser. Pour sa part, le directeur général de Bank Al-Maghrib (BAM), Abderrahim Bouazza, a indiqué que le Maroc, depuis les années 90, a entamé un processus de privatisation et a entrepris un ensemble de réformes visant à promouvoir l’initiative et l’investissement privé en vue d’une croissance durable et inclusive.

Récemment, le royaume a opté pour un nouveau mode de gestion de développement basé sur des partenariats publics privés, a-t-il soutenu, notant que plusieurs stratégies sectorielles ont été lancées, notamment, le plan émergence industrielle, le plan d’accélération industrielle, le plan Maroc vert, la stratégie énergétique du Maroc et la vision touristique 2020.

Grâce à ces réformes, à la stabilité politique dont jouit notre pays, à la gestion macroéconomique jugée saine par les institutions internationales et au choix d’ouverture, l’économie nationale a renforcé son attractivité, a fait remarquer Bouazza, soutenant que le Maroc se place en tête des pays les plus attractifs du continent africain, selon le baromètre d’attractivité 2017 publié par le cabinet international Ernst & Young.

Au niveau international, l’effort d’investissement au royaume est important et ressort très élevé comparé à plusieurs pays émergents, avec un taux d’investissement établi à près de 34% en moyenne sur les 10 dernières années, a-t-il ajouté.

Organisée par BAM en collaboration avec la CGEM et la BEI, cette conférence a pour objectif d’examiner les thématiques du développement du secteur privé et de l'investissement au Maroc sur la base des conclusions de l’enquête menée conjointement par la BEI, le Groupe Banque mondiale et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement auprès des entreprises dans la région MENA.

Au programme de cette rencontre, deux panels thématiques traitant des moyens de renforcer le développement du secteur privé au Maroc ainsi que des mesures à prendre pour soutenir l’investissement et la résilience économique ont été animés par des experts de BAM, de la CGEM, de la BEI, de la Banque mondiale et de l'Union pour la méditerranée.

 

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