Le Pacte sur la migration : le Coup de marteau qui fera date

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Par Imane Benichou – Marrakech - Malgré les crispations suscitées par le pacte et les pressions sur les gouvernements qu’a provoquées la campagne de désinformation, le Pacte sur la migration a été adopté ce lundi à Marrakech. En décembre 2017, les Etats-Unis s’étaient retirés de l’élaboration du texte après avoir jugé que le texte se contrarie avec la politique migratoire du président américain Donald Trump. Neuf autres Etats n’ont pas votés, à savoir : l’Autriche, l’Australie, le Chili, la République Tchèque, la République Dominicaine, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie. La chancelière allemande Angela Merkel est, quant à elle, arrivée dimanche à Marrakech.

L’adoption du Pacte de Marrakech sur la migration est formalisée ce matin par le coup de marteau du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale Nasser Bourita.

La Conférence intergouvernementale sur la migration s’est ouverte ce lundi à Marrakech devant un total de 159 pays qui ont été enregistrés pour prendre part à l’adoption de ce document.

Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale Nasser Bourita a été élu président de la conférence. Le Roi Mohammed VI a adressé un message aux invités de la Conférence, qui a été lu par le chef du gouvernement marocain, Saâd Eddine El Othmani.

Après les discours de M. Bouritra, du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies Antonio Guterres, de la présidente de l’Assemblée générale Maria Fernanda Espinosa Garcés, de la fondatrice de l’organisation OneChild et représentante de la communauté des migrants Cheryl Perera, du président-directeur général de Santa Farma Pharamaceuticals et représentant du secteur privé, la Conférence a achevé l’adoption du document final du "pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières".

Une réticence de quelques pays

Après avoir entériné le pacte le 13 juillet à New York, neuf pays ont du se retirer du processus, à savoir l’Autriche, l’Australie, le Chili, la République Tchèque, la République Dominicaine, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie, a rapporté dimanche la représentante spéciale pour les migrations internationales Louise Arbour lors de la conférence de presse tenue à la veille de la Conférence sur la migration.

Sept autres pays suivants : la Belgique, la Bulgarie, l’Estonie, Israël, l’Italie, la Slovénie et la Suisse ont souhaité plus de consultations internes, a indiqué Mme Arbour.

Les Etats-Unis s’étaient retirés de l’élaboration du texte en décembre 2017 après avoir jugé que le texte se contrarie avec la politique migratoire du président américain Donald Trump.

En pleine crise des manifestations des "gilets jaunes", le Chef d’Etat français Emmanuel Macron s’est vu obligé de déléguer sa tâche d’adoption du pacte au secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères français, Jean-Baptiste Lemoyne.

Fruit de 18 mois de négociations

Le processus a été lancé il y a 18 mois. L’objectif du pacte est d’adopter les meilleures pratiques en matière de migration dans le cadre du respect des Droits de l’Homme et de la souveraineté des Etats.

Il vise à faire en sorte que les filières de migration régulière soient accessibles et plus souples, sauver des vies et mettre en place une action internationale coordonnée pour retrouver les migrants disparus, lutter contre les problèmes qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine et gérer les frontières de manière intégrée, sûre et coordonnée.

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