Lahcen Daoudi : « la décompensation du gaz butane pas d'actualité »

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Le ministre des affaires générales et de la gouvernance, Lahcen Daoudi a fait savoir que son département est en train de réfléchir aux conditions de réussite de la décompensation du gaz butane, à travers la mise en place d'un nouvel identifiant des citoyens, qui ne démarrera pas avant 2019

La décompensation du gaz "n'est pas d'actualité. Nous sommes en train de préparer les conditions de réussite de cette réforme. Nous ne pouvons pas nous hasarder au risque de sanctionner le petit consommateur", a indiqué Daoudi dans une interview publiée mercredi dans les colonnes de "L'Economiste".

Dans ce sens, un nouvel identifiant des citoyens, composé de dix chiffres, sera mis en place afin de "connaître avec plus de précision les citoyens, notamment en matière de retraite, d'assurance maladie, de programmes sociaux, de prestations administratives..." et une carte pour avoir une idée précise sur ceux qui méritent d'être subventionnés, a précisé le ministre notant que cet identifiant ne démarrera pas avant 2019. "Il faut aussi accompagner l'agriculture qui consomme beaucoup de gaz butane et substituer le solaire au gaz", a souligné le ministre. S'agissant du dossier de la décompensation du sucre et de la farine, Daoudi a révélé que pour ces deux produits, "nous voulons également faire les choses dans les règles de l'art", insistant sur la nécessité de "trouver des substituts et de tout revoir avec les minotiers pour que le dossier aille plus vite".

"Nous voulons tout changer et nous travaillons sur de nouveaux schémas dont la mise en place devra s'effectuer dans la stabilité.", a-t-il ajouté.

Concernant l'avenir de la caisse de compensation au Maroc, celle-ci devra, selon Daoudi, "être supprimée" dans la mesure où les "16 ou 17 milliards de DH qui vont à la compensation sont directement injectés dans le pouvoir d'achat des pauvres", ce qui va booster, a-t-il dit, la demande intérieure.

"Cet aspect est souvent occulté du débat qui se limite au volet comptable seulement", a-t-il regretté, rappelant, dans ce sens, que le problème n'est pas la subvention mais la croissance et l'amélioration des conditions de vie des Marocains ainsi que de leur pouvoir d'achat.

Le ministre a fait, par ailleurs, savoir que son département s'attèle à la mise en place d'une plateforme informatique sur les prix des hydrocarbures "opérationnelle à la rentrée", afin que le consommateur puisse avoir l'information sur les tarifs pratiqués à la pompe.

"Nous allons mettre en place une plateforme informatique qui sera opérationnelle à la rentrée. L'appel d'offres sera lancé incessamment (...) A partir de son Smartphone, le consommateur pourra avoir de l'information sur les tarifs pratiqués par les différentes stations services et choisir", a indiqué Lahcen Daoudi.

Et pour cause, "le client n'est pas bien informé pour qu'il choisisse entre les stations services et les conditions d'une vraie concurrence ne sont pas bien remplies", a-t-il fait observer. "Nous n'avons pas mis en place les moyens qu'il faut pour que le consommateur dispose de l'information", a-t-il déploré.

Par ailleurs, le ministre a relevé que l'un des grands chantiers auquel le gouvernement compte également s'attaquer et celui des partenariats public-privé (PPP), notant que le cadre législatif actuel est jugé "trop contraignant, compliqué voire dépassé". Ainsi, la refonte du texte sur le PPP "devient une urgence, surtout si on veut disposer de marges de manœuvre budgétaires", a estimé le ministre, rappelant que la première loi sur les PPP a été publiée en 2015.

 

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