Ce qu’il faut savoir sur le PLF 2018 adopté par le gouvernement

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Le conseil de gouvernement, réuni ce mardi 17 octobre à Rabat, sous la présidence du chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a adopté le Projet de Loi de Finances (PLF) 2018 qui table sur un taux de croissance de 3,2% et prévoit de contenir le déficit budgétaire à 3%

Présentant le projet lors d'une réunion du conseil, le ministre de l'économie et des finances, Mohamed Boussaid, a indiqué que l'adoption du PLF 2018 intervient dans un contexte marqué par une amélioration du niveau du taux de croissance qui a atteint 4,6% en 2017, de la valeur ajoutée des secteurs agricoles (en hausse de 16,1% par rapport à 2016) et de la croissance des secteurs non agricoles (3,2%).

Cité dans un communiqué lu par le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et de la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi lors d'un point de presse à l'issue du conseil de gouvernement, Boussaid a souligné que le PLF 2018 revêt un caractère social "clair et concret" et consacre une place de choix au secteur de l'emploi, faisant état de la création de 19.000 postes d'emploi, outre 20.000 autres postes par contrats qui verront le jour dans le secteur de l'enseignement.

Et de noter qu'entre 2018 et 2019, le nombre des employés dans le secteur de l'enseignement par contrat avoisinera 55.000, ajoutant que le budget alloué à ce secteur s'élèvera à 59,2 MMDH, en hausse de 5 MMDH par rapport à 2017, alors que celui de la santé verra son budget augmenter à 14,79 MMDH, outre la mobilisation de plus de 4.000 postes d'emploi.

S'agissant du programme de lutte contre les disparités territoriales destiné au milieu rural, les crédits de paiement seront de l'ordre de 3,54 MMDH, alors que les crédits d'engagement s'élèveront à 4 MMDH, selon Boussaid.

Par ailleurs, le ministre a fait savoir que le PLF 2018 table sur des recettes budgétaires courantes de 236,81 MMDH, en hausse de 10,25 MMDH, tandis que les dépenses courantes atteindront 215,83 MMDH, dont 108,85 MMDH réservés aux fonctionnaires, outre des dépenses de compensation dans la limite de 13,72 MMDH.

En ce qui concerne les investissements publics, leur montant global atteindra en 2018 près de 195 MMDH, en hausse de 5 MMDH par rapport à 2017, a-t-il poursuivi. Boussaid a, en outre, fait observer que le royaume jouit de fondements et d'acquis solides grâce à la conduite du roi Mohammed VI, en insistant sur la nécessité de relever la cadence du travail, de tirer profit des opportunités d'investissement et de répondre aux aspirations et aux attentes du peuple marocain.

Dans la même veine, il a mis l'accent sur l'importance de renforcer l'effort budgétaire en soutien à la régionalisation, de poursuivre les grandes réformes dans les secteurs de l'enseignement et de la justice et de mettre en œuvre la loi organique relative à la loi de finances.

Le ministre s’est également arrêté sur les grandes orientations du projet de la loi de finances adoptées lors du dernier Conseil des ministres, et qui se basent sur quatre éléments essentiels, à savoir le soutien aux secteurs sociaux (santé, éducation, emploi, la lutte contre les disparités territoriales avec un appui particulier au secteur de l’éducation dans les zones rurales) et à l’industrialisation, la poursuite des efforts de soutien aux investissements publics et privés et des moyennes et petites entreprises, la poursuite de la mise en œuvre de la régionalisation avancée et de la réforme de l’administration et de la gouvernance, ainsi que l’accélération du processus des réformes.

Par la même occasion, le ministre est revenu sur les mesures spécifiques pour la promotion de l'investissement privé et de l'emploi. Dans ce sens, il a présenté un nombre de mesures d'imposition des entreprises, dont le recours pour la première fois au tableau progressif en matière d'impôt sur les société (IS), ce qui permettra d'alimenter les capacités monétaires des Petites et moyennes entreprises (PME), en plus de mesures d'imposition, portant sur les bâtiments de dessalement de l'eau de mer et l'élevage des êtres-vivants marins, au niveau de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), la consécration de la neutralité fiscale des produits participatifs, ou au niveau de la promotion de l'emploi des jeunes dans la limite de 10.000 dh pour chaque 10 salariés au lieu de 5 salariés actuellement, en plus de leur exonération de l’impôt sur le revenu (IR).

Le projet de loi de finances de 2018 appelle à l'élargissement de la base des bénéficiaires de la caisse de cohésion familiale, et leurs enfants même en cas du décès de la mère en plus de mesures visant la protection de l'environnement et la promotion du développement durable.

Le ministre a également abordé les mesures portant sur la régionalisation, étant donné que le gouvernement procèdera à l'augmentation de l'IS et l'IR des régions de 3% à 4%, qui s'ajoutent aux crédits du Budget général, portant le total du soutien à 7 milliards de dirhams.

Plus de 4000 postes d'emploi aux infirmiers
           
Le ministre délégué chargé des relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a souligné que le Projet de loi de Finances (PLF) 2018 consacre plus de 4000 postes d’emploi aux infirmiers.

Répondant à une question d’actualité, au nom du ministre de la santé, présentée par groupe de l'Union Marocaine du Travail (UMT) à la Chambre des conseillers sur "la problématique des ressources humaines et les infrastructures dans le secteur de la santé au Maroc", El Khalfi a indiqué qu’au titre du PLF 2018, le gouvernement envisage d’augmenter le nombre de postes réservés aux infirmiers de 1500 à plus de 4000 postes.

Durant les années précédentes, le seuil n’a pas dépassé 2000 postes, a-t-il précisé, notant qu’il a été procédé au report du concours d'infirmiers jusqu’à la promulgation du décret relatif à la régularisation du statut administratif et scientifique de cette catégorie.

Le ministre a, dans ce sens, rappelé que le dialogue social est un mécanisme primordial pour transcender tout problème ayant trait au manque cruel de ressources humaines.




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