Trois questions à Noureddine Akchani, président du Réseau des Cafés culturels au Maroc

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Casablanca - Noureddine Akchani, président du Réseau des Cafés culturels au Maroc, évoque le rôle de ces cafés dans l'animation de la vie culturelle au Maroc, dans un entretien à la MAP en marge de sa participation à la 26è édition du Salon international de l'édition et de livre (SIEL).

La création du Réseau des Cafés culturels au Maroc date d'environ 5 ans, quel bilan en faites-vous ?

En réalité, les cafés culturels existaient au Maroc bien avant la création du Réseau. Avec sa genèse, les activités dans ces espaces culturels ont connu un grand développement et l'affluence est devenue de plus en plus importante. Aujourd'hui, 38 cafés culturels existent déjà dans différentes villes du Maroc.

Le Réseau des Cafés culturels au Maroc a contribué à la promotion de l'action culturelle au sein de ces espaces, faisant face à la réticence que connaissent les lieux culturels clos, notamment les maisons des jeunes et les centre culturels.

Ainsi, ces espaces assurent le rôle de passerelle de communication entre les visiteurs des cafés, afin que ces derniers mettent en avant leurs écrits, et ce lors de rencontres mensuelles organisées par les Réseau en coordination avec les gérants des cafés culturels.

Le Réseau des cafés culturels au Maroc a créé également des bibliothèques à l'intérieur de certains cafés culturels exemplaires à Rabat, Casablanca, Fès, Agadir et Essaouira, ce qui permet aux clients de joindre la distraction et la culture et "nous rend facile la mise en exergue de la créativité du Maroc en terme d'écritures".

Ces réseaux ont également contribué à transmettre l'action culturelle aux régions enclavées du Maroc, où les cafés culturels connaissent une grande affluence.

Les cafés restent, in fine, un projet qui vise le profit pécuniaire en premier lieu. Les cafés culturels ne sont-ils pas confrontés à ce défi à votre avis?

C'est vrai. L'obstacle auquel nous sommes confrontés à cet effet est que peu de propriétaires de cafés sont enthousiastes à l'égard de cette "aventure culturelle". "Les propriétaires de cafés traditionnels sont obsédés par le profit, ce qui entrave l'activité de certains espaces"

Mais d'un autre côté, nous ne pouvons pas considérer l'expérience des cafés culturels comme un échec. C'est une nouvelle expérience au Maroc. En outre, la plupart des cafés culturels sont actifs et accueillent de grands événements aux niveaux local et national.

Nous bénéficions également du soutien du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, avec lequel nous avons un partenariat. "Ce partenariat a donné un coup de pouce à l'activité des cafés culturels au Maroc, ainsi qu'au rôle que jouent les médias dans la diffusion et la promotion de cette expérience et l'accompagnement des activités qu'ils entreprennent".

Comment le réseau des cafés culturels au Maroc peut-il renforcer leur présence et leur contribution sur la scène culturelle?

Nous considérons que la voie idéale pour renforcer la performance du réseau se base principalement sur la coordination et le travail avec les institutions au niveau local.

Nous espérons lancer des partenariats et des initiatives avec des comités culturels au niveau des institutions élues afin de faire rayonner la culture marocaine. Il en va de même pour les directions régionales de la culture.

Cette coordination et ces partenariats sont ce sur quoi nous comptons pour améliorer la performance des cafés culturels, donner une place particulière au créateur marocain et ancrer cet acte, pour en faire une tradition permanente à l'instar des grandes expériences mondiales.

*MAP

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