Un virus peut-il terrasser l’ogre chinois ?

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Le coronavirus a des impacts humains, économiques, mais aussi géostratégiques. Sur le plan humain, les scientifiques l’avaient caractérisé comme plus contagieux que le SRAS de 2003, mais moins virulent. Les chiffres vont dans le sens inverse, le nombre de morts est plus important, et l’épidémie s’étend rapidement.

L’impact économique est déjà énorme. Des dizaines de milliers de salariés sont en chômage technique. Les compagnies aériennes ont suspendu leurs correspondances, la Chine est isolée.

Nous parlons d’une puissance économique qui était considérée comme la locomotive de la croissance mondiale.

Tous les grands groupes internationaux utilisent la Chine comme « usine du monde ». Le prix du pétrole a chuté de 20%, pour s’établir à 53 dollars parce que les marchés anticipent la baisse des demandes énergétiques du pays continent qu’est la Chine.

Cependant, c’est l’aspect géo-stratégiques qui est le plus important. Ce virus apparait alors que la guerre commerciale, Chine versus USA bat son plein. L’isolement physique de la Chine ne peut pas rester sans impact, sur sa projection à l’international, celle-ci a été, jusqu’ici essentiellement économique. Mais sur des dossiers comme l’Iran, Pékin pouvait jouer un rôle. En cas d’isolement, plus que probable, son pouvoir de peser sur les relations internationales sera fortement diminué. Ce virus est une véritable catastrophe pour l’empire du milieu.

Mais au-delà de toutes ces considérations, et en dehors des théories complotistes qui prospèrent sur internet, il faut reconnaitre que cette crise met en avant les faiblesses de la Chine. Ce n’est pas en s’enorgueillissant de construire un hôpital en deux semaines que Pékin prouvera le contraire. Le régime autoritaire est efficace pour construire un édifice, il ne l’a pas été dans la gestion d’une crise qui l’impactera pour les décennies à venir. C’est en tous cas ce qu’avancent beaucoup de spécialistes. L’on se rend compte que les avancées fantastiques sur le plan des technologies nouvelles n’ont pas leur corollaire sur le secteur sanitaire. Que la Chine quémande des masques est pathétique.

Le régime actuel devra affronter l’exigence des populations, celle d’une politique centrée sur leurs besoins et non pas sur une volonté de grandeur. Cela sera l’enjeu de l’avenir, celui des ouvertures démocratiques.