Pare-buffle : le ministère des Transports s’attaque au maillon faible

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Interdiction des pare-buffle : c’est en amont qu’il fallait agir en commençant par interdire aux grands distributeurs d’automobiles l’offre en option de ces pare-buffle à des prix qui débutent à 3 mille dirhams, au lieu d’exposer l’acheteur d’une voiture au démontage à ses frais et à des amendes pouvant aller jusqu’à 30 mille dhs

Le droit à l’information. Au ministère des Transports, il faut se lever tôt et attendre longtemps pour obtenir une explication à un problème d’apparence simple. Au cabinet du ministre, on me renvoie sur le directeur des Transports et de la sécurité routière dont la secrétaire me renvoie sur le Centre national des essais et homologation dont le standard me relie à une musique d’attente, agréable mais lassante à la longue, dans l’espoir d’atteindre la secrétaire du chef de division auteur d’une note ou circulaire sur « le contrôle des barres de protection montées sur des véhicules (pare-buffle) ». Une gymnastique que je vais devoir répéter plusieurs fois sur une dizaine de jours. En vain. Je comprends que le directeur des Transports soit pratiquement chaque fois que j’appelle en réunion. Le travail d’abord. Je comprends moins qu’il ne m’ait jamais rappelé ne serait-ce que pour me dire le mot de Cambronne. Parfois j’avais envie d’abandonner, mais l’enjeu me semblait important, non pas tant en rapport avec le pare-buffle, mais en relation avec l’attitude de l’administration à l’égard des maillons faibles et la protection des plus forts. Mon obstination finira par payer en réussissant à obtenir par l’intermédiaire d’un ami le portable du chef de division des Essais et Homologations.

Une gentil personne au fond qui me rappelle et prend le temps de m’expliquer la noble cause de la décision contre laquelle il n’y a rien à redire surtout lorsqu’il s’agit de piétons, de cyclistes ou encore de motards. C’est lui qui en date du 15 décembre adresse aux Réseaux des centres techniques la note les informant que conformément à la réglementation en vigueur et dans le but de protéger les usagers vulnérables de la route, il était désormais interdit de valider les visites techniques des véhicules équipés de pare-buffle. Sage décision qui appelle cependant quelques remarques. C’est en amont qu’il fallait agir en commençant par interdire aux grands distributeurs d’automobiles l’offre en option de ces pare-buffle à des prix qui débutent à 3 mille dirhams, au lieu d’exposer l’acheteur d’une voiture au démontage à ses frais et à des amendes pouvant aller jusqu’à 30 mille dhs. Faisant cette remarque, j’apprends que les distributeurs ont été avisés dès juin 2017. Tout puissants qu’ils sont, ils n’en ont tenu aucun compte, profitant de l’ignorance des consommateurs qu’aucune campagne de sensibilisation n’a tenus informés de la nouvelle situation. Dès lors, toute administration qui se respecte et respecte les citoyens se devait d’exiger des distributeurs de rappeler les acheteurs pour démonter les pare-buffles et leur rembourser l’offre optionnelle qu’ils ont encaissée en toute illégalité, voire leur infliger des pénalités pour vente de véhicules non homologués. Mais c’est sans doute trop demander à une administration où les pratiques indélicates sont monnaie courante.  

 

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