Les leçons d’une victoire

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Boris Johnson a triomphé en Grande Bretagne dans des élections anticipées qu’il a lui-même provoquées. Le score est sans appel, la défaite du parti Labour étant historiquement la plus importante depuis la seconde guerre mondiale.

Cette victoire, par son ampleur, a étonné tous les observateurs. Ceux-ci mettaient en avant les difficultés que Boris Johnson avait eues à faire accepter sa politique au parlement où il avait même perdu sa majorité. Dans une campagne rapide, il a joué de tous les artifices populistes, mais s’est surtout appuyé sur les positions gauchisantes de Corbyn, son adversaire, qui, lui, s’est clairement positionné, non pas sur le terrain social-démocrate, mais encore plus à gauche.

Boris Johnson a siphonné les voix de l’extrême droite, puisque le parti de Nigel Farage n’a eu aucun député, alors qu’il en avait dix-sept, de la droite et du centre gauche effaré par les propositions du Labour. Seuls les électeurs pro-européens ont voté pour Corbyn.

Aux USA, ces résultats impactent la campagne en cours pour les élections présidentielles de 2020. D’abord, ils enhardissent le camp de Donald Trump. Celui-ci n’a jamais caché la proximité avec le Premier ministre britannique. Proximité idéologique, mais aussi très personnelle, les deux aimant casser les codes, s’adresser directement au peuple, enjambant les appareils partisans et même les médias.

Mais c’est dans le camp démocrate que ce triomphe doit interpeller. Pour le moment, les candidats les plus en vue se situent à gauche de l’échiquier, Sanders et Miss Warren. Celle-ci propose l’introduction d’une protection sociale étatisée.

Aux USA, la valeur solidarité nationale est iconoclaste. C’est la responsabilité individuelle qui est la valeur cardinale. L’on se souvient que l’Obama Care, une assurance médicale minimale, était rejetée par la majorité. Si les démocrates choisissent cette voie, leurs chances s’amenuisent encore plus.

Si les démocrates veulent avoir des chances de battre Trump, il leur faut un candidat centriste qui ne heurte pas les sensibilités populaires. Le Président actuel a pour lui les résultats économiques florissants. Sa manière est appréciée par les couches populaires.

Devant un tel adversaire, le positionnement du candidat démocrate sera crucial. Aux USA, ce sont les classes moyennes qui font les élections. Or celles-ci sont attachées au libéralisme et refusent les augmentations des impôts. Elles n’adhèrent pas à l’idée même d’un Etat-providence. Les démocrates s’en éloigneraient en choisissant un candidat d’extrême gauche.

Le Triomphe absolu de Boris Johnson en Grande Bretagne est scruté aux USA, par ce que les deux pays ont des relations très particulières depuis le début du siècle dernier. Les analystes américains font des projections sur l’impact prévu sur la campagne présidentielle.

Dans le monde globalisé qui est le nôtre, il est évident que les événements internationaux sont corrélés.

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