Le poids des lobbys

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Le logement social : Au départ, les promoteurs ont bénéficié d’avantages inouïs, indus, fiscaux, terrains quasi-gratis. Ils ont empoché des gains en bourse abyssaux. On s’est rendu compte que le logement social était une première source de bénéfices et qu’ils finançaient avec le luxe

Il y a quinze ans Hjira ministre de l’habitat avait reçu des entreprises turques intéressées par le logement social. Conscientes qu’il était difficile de les mettre en concurrence avec les « champions » en construction, Adduha, le groupe Jamaï, alliances et compagnie, elles lui ont proposé des logements à 120 000 Dh. Branle-bas de combat, les lobbys ont réussi à tout empêcher. Le ministère ensuite a proposé un produit à 140 000 Dh, les grands groupes l’ont snobé, il n’a jamais fonctionné.

D’autres tentatives ont eu lieu. Elles ont connu le même sort.Il faut savoir que ce produit est la solution la plus appropriée pour la lutte contre l’habitat insalubre et la crise de logement des jeunes. Les logements à 200 000 Dh restent au dessus des moyens des couches populaires, même d’un salarié à 3000 Dh que Lahlimi considère comme faisant partie des couches moyennes. Les lobbys ont encore frappé.

Au départ, ils ont bénéficié d’avantages inouïs, indus, fiscaux, terrains quasi-gratis. Ils ont empoché des gains en bourse abyssaux. On s’est rendu compte que le logement social était une première source de bénéfice et qu’ils finançaient avec le luxe. Le marché du luxe étant en déconfiture, ils ont piégé le système bancaire national. Six milliards de dirhams au bas mot d’endettement  du secteur, s’ils tombent c’est le système financier qui est en crise. Ils ont des maisons à l’étranger, des millions d’euros, des bateaux, mais c’était à l’Etat, au contribuable de relancer leur activité.

Il n’est pas question de les laisser tomber, parce que cela constituerait une vraie crise économique. Sauf à changer de paradigme, à revenir aux ERAC, reprendre tous les chantiers et s’endetter à l’étranger pour y arriver.

Mais on peut leur demander d’atténuer leur voracité. L’Etat les a enrichis en milliards de dirhams, ils peuvent accepter de peu gagner sur un projet de logements à bas coûts, on ne leur demande pas de perdre de l’argent, mais juste de rogner sur leurs ménages.

Leur  puissance est telle que ce projet n’est plus dans le programme du gouvernement. Les lobbys sont les plus forts, tant pis pour le petit peuple qui n’a pas de défenseur.

Sauf que celui-ci, un jour, pourra demander des comptes et que cela risque d’être violent.