Gauche : La fin d'une époque

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Les holdups organisationnels de Lachgar et Benabdellah ne peuvent étonner. La mauvaise monnaie a chassé la bonne. Et maintenant? Le mouvement FGD prouve qu'il y a une attente pour une gauche nouvelle. Or, c'est quoi la gauche ?

Des résultats électoraux humiliants, le comportement indigne de Lachgar et Benabdellah qui au lieu de démissionner, cherchent des maroquins, ont fini par déstabiliser les troupes clairsemées qui se revendiquent encore de cette gauche là. Elle est finie, mais il faut aller plus loin dans l'analyse. C'est la fin, triste, d'une époque, de sigles, mais pas d'une idée.

L'USFP même au temps de sa splendeur, était plus le réceptacle de tous les mécontentements qu'un véritable parti social-democrate. Il suffit de se souvenir que deux membres de son bureau politique de l'époque ont manifesté avec les islamistes contre le plan d'intégration de la femme de Said Saadi, la fameuse alternance consensuelle était le début de la fin. C'était un moyen d'enterrer la hache de guerre avec la monarchie, mais à quel prix.

Youssoufi a tout avalé sans la moindre résistance entamant la période d'assimilation entre la gauche gouvernementale et le pire du "Makhzen", les secteurs les plus rétrogrades. L'USFP en participant en 2002 au recul démocratique, a trahi l'aspiration libertaire de larges couches de la société.

La descente aux enfers s'est matérialisée par l'absence de tout discours politique cohérent durant 13 ans. Avant d'être laminée électoralement, la gauche a perdu la bataille des idées parce qu'elle a arrêté d'en produire.

Les sigles, USFP, PPS, sont définitivement, irrémédiablement grillés. Il n'y a pas parmi leurs députés d'hommes ou de femmes de gauche, à part deux exceptions, qui ont lu, même il y a longtemps, les ouvrages de références de la gauche. Pour la plupart ils ne connaissent même pas l'histoire du parti qu'ils représentent. Les derniers congrès de ces organisations n'ont pas sorti le moindre document digne de ce nom, capable d'encadrer une action politique collective. Dans ces conditions les holdups organisationnels de Driss Lachgar et Nabil Benabdellah ne peuvent étonner. La mauvaise monnaie a chassé la bonne.

Et maintenant? Le mouvement FGD prouve qu'il y a une attente pour une gauche nouvelle. Or, c'est quoi la gauche ? C'est la représentation des aspirations égalitaires et libertaires. En clair cela signifie se battre pour la démocratie, avec la monarchie parlementaire comme horizon, l'égalité entre les citoyens et entre les sexes, le retrait de la religion de la sphère publique, le combat pour une économie solidaire, l'exigence des services publics de niveau accessibles à tous et sur tout le territoire et enfin, mettre la culture au centre des préoccupations des politiques publiques. La diaspora Tihadie, tout les Tihadi, qui sont en stand by, les militants du PPS qui sont dans la même situation et ceux de la FGD doivent se mettre en marche pour la réalisation de ce projet politique. Les sigles ne sont pas des totems, les partis naissent se développent et meurent, les idées restent !