Au réveil du coma

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Tel le Vésuve, le Professeur (avec un p majuscule)  M. Ennaji s’est réveillé après un long sommeil pour engloutir sous ses cendres Pompéi 

Vous connaissez Mohamed Ennaji ? Si votre analphabétisme  est si crasse que vous ignorez l’existence de pareil personnage, sachez que Mohamed Ennaji est le Professeur de et de etc. qui a voté pour le PJD, je ne sais plus à quelle échéance, et l’a fait savoir en argumentant sur sa page facebook. Parce que je fus outré par le comportement de ce « moderniste » et que je lui ai reproché ses pérégrinations politico-culturelles, il m’a traité, lui !, d’éponge, d’ivrogne ou de quelque chose de similaire. Pourtant, Dieu sait que je n’ai rien inventé. Son nomadisme, c’est de notoriété publique, l’a invariablement mené de Séville et Essaouira (André Azoulay) à Rhamana (Fouad Ali El Himma) pour finir dans l’escarcelle des islamistes. Aux dernières nouvelles ses faveurs ne vont plus au PJD, mais, semble-t-il, sa sympathie est toujours acquise à Abdalilah Benkirane.   

Si je reviens sur cette épisode qui date, c’est parce que le vénérable Professeur s’est rappelé à mon souvenir en déterrant sur son mur bleu une critique vieille de quatre ans, faite par Abdejlil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume, mais qui ne l’était pas encore, à un récit que Mohamed Ennaji a consacré au fils adoptif du prophète. Une thèse sympathique que j’avais lue pour ma part non sans amusement.

Pour résumer, A. Lahjomri avait osé écrire que « le professeur Mohamed Ennaji s’est aventuré à publier un roman dont le personnage essentiel est Zayd Ibn Haritah, fils adoptif du Prophète de l’Islam, qui ne le sera plus à un moment donné de la révélation, et pour rendre son récit plus romanesque en fera la victime d’un complot Koraïchite qui l’écarterait de la succession du « père ». L’idée en soi est intéressante et peut être acceptable. Ce projet a été évoqué par quelques historiens en mal de sensationnalisme, mais le roman ne fut pas convaincant et ne m’a donc pas convaincu. » Le reste est de la même eau : « Le fils du Prophète » de Mohamed Ennaji

Tel le Vésuve, le Professeur  M. Ennaji s’est réveillé après un long sommeil pour engloutir sous ses cendres Pompéi : « Monsieur le secrétaire perpétuel de l’Académie Royale ; Cela fait bien longtemps que vous avez commis un « compte-rendu » de mon livre « Le fils du Prophète » auquel je n’avais pas prêté d’importance. J’y reviens aujourd’hui non pas parce l'appréciation que j'en ai a changé, mais parce qu’il contient des jugements archaïques qu’un directeur d’une Académie Royale qui se veut respectable et moderniste ne doit pas porter sans mure réflexion. » L’explication de cette réplique tardive vaut ce qu’elle vaut, et fait que le reste est à l’avenant. Il exhale l’égotisme, l’acrimonie et l’envie.Voir le lien facebook

Dire que je tombe des nues, c’est peu. J’ai un ami qui me lance en pareille situation : « tu le butes ou je le bute ». On ne va buter personne, mais tant de bile pour une controverse vieille comme l’Islam où la seule certitude est Allah, et encore, me laisse pantois. A moins que le pauvre Zayd Ibn Haritah ne soit l’arbre qui cache la misère de certains intellectuels marocains. Autrement comment expliquer que le Professeur interpelle l’académicien en sa qualité de secrétaire perpétuel alors qu’auteur de l’article il ne l’était pas encore, sinon que le Professeur entend nuire en laissant croire que le secrétaire perpétuel se serait départi d’une présumée obligation de réserve ? Trop compliqué tout ça, je vous le concède. Mais surtout trop petit.

 

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