Une loi pour rien

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L’approche des législatives revient toujours avec la même ritournelle : La transhumance des députés devenue, par la force de loi, en principe, très compliquée puisque tout simplement interdite et conduit à la déchéance du député de sa qualité parlementaire.

Mais comme les lois sont faites pour être contournées, les députés futurs candidats ont inventé la démission de dernière minute pour se présenter au nom d’autres formations politiques, soit parce que leur parti d’origine leur a refusé l’accréditation soit parce qu’ils estiment que sous d’autres couleurs ils ont plus de chances de se voir reconduire à la Chambre des représentants.

La transhumance ne concerne pas que les députés, mais touche en amont aussi et surtout les militants qui n’ont pas cette qualité et qui voudraient l’acquérir. Parallèlement on assiste à de véritables opérations de débauchages. Les enchères n’épargnent aucun parti et c’est à qui mieux mieux.

C’est une valse sans la grâce de la valse. Elle en est même la caricature.

Sur le papier, l’interdiction de la transhumance avait pour essence le noble objectif de purifier la vie politique. De faire de l’engagement un don de soi pour la chose publique et empêcher la fabrication de majorités factices mijotées dans une cocotte minute.

Sur le terrain, elle s’est avérée aussi vaine que stupide. Vaine parce qu’on le voit elle n’empêche rien. Stupide parce qu’il est idiot de forcer un élu à ne pas avoir un cas de conscience, à ne pas évoluer ou à changer d’opinion, même si en son fort intérieur ses intentions ne sont pas des plus louables.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on a inventé le proverbe qui veut que seuls les imbéciles ne changent pas d’avis. Ce que les députés sont loin d’être du moment qu’ils arrivent à chaque fois à berner les électeurs.