Tout ça pour ça

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Que l’UC ne soit pas heureux parce que le PJD ne veut pas lui laisser un strapontin m’est indifférent. Mais que l’USFP sorte un communiqué de la même teneur est juste tragique. Lachgar a comploté contre le PJD et c’est Chabat qui a refusé de le suivre dans son jeu, et il s’est ensuite mis dans les souliers du RNI, sauf qu’en politique il y a aussi l’arithmétique. Voilà un parti qui n’a que 20 siège, dont 6 tombés du ciel des listes nationales dont personne n’a perçu le secret, qui prétendait au perchoir et qui, maintenant conteste la méthode et réclame une participation au gouvernement. Driss Lachgar a enterré le parti de Bouabid, c’est fini. Des Tihadis ont pleuré suite à ce communiqué, alors que d’autres ont multiplié les interviews car ils étaient déjà dans la course aux portefeuilles. Celui de la culture et de la communication, deux ministères bidon, pour ambitieux incompétents, un peu voleurs ou projet de voleurs.

Ce qui est difficilement compréhensible, c’est qu’Aziz Akhennouch, un homme avisé, plutôt sérieux, soutienne l’envie de l’UC et de l’USFP de manger de la galette. Si on les met tous autour de la gamelle, il n’y aura plus que le PAM, qui se fait discret, dans l’opposition.

De deux choses l’une, ou l’objectif c’est de constituer une majorité, de relancer le fonctionnement des institutions, après avoir fragilisé Benkirane et lui faire payer sa position pour l’Istiqlal, ou on ne veut vraiment pas d’un gouvernement issu des élections. Même si ces élections aux résultats relatives  ne placent pas vraiment le PJD en position de force come il le croit.

Driss Lachgar a tué l’USFP en le mettant au centre de toutes les manœuvres anticonstitutionnelles. Car enfin, l’ancienne majorité est toujours majoritaire dans le pays, et pourquoi est ce que l’USFP, qui a refusé d’en être, à juste raison, en 2012, peut aujourd’hui réclamer comme un droit la participation, alors qu’il a perdu la moitié de ses élus et les deux tiers de ses troupes en cours de route ?

Se cacher derrière des communiqués imbéciles est une erreur suicidaire. Demain il faudra dire aux Marocains quelle construction démocratique, quel rythme on veut. Surtout, est ce que le recul est obligatoire dés qu’ils votent mal ? Qui aimerait aujourd’hui un retour en arrière ?