Nabila Mounib, oui mais

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Plus d’une centaine de personnalités de tout bord, mais surtout de gauche, ont lancé un appel à la première secrétaire du PSU, Nabila Mounib. L’objectif de cet appel, est de demander à Mounib de faire du FGD (Fédération de la gauche démocratique), dont le PSU est partie intégrante, une « force alternative ».

L’idée est généreuse et louable tant elle tend à nous libérer de la médiocrité ambiante et de la politique du sur place. Elle ne peut que séduire des gens comme moi, qui ne savent faire la différence entre leur main gauche et leur main droite, quoi qu’un certain nombre de signataires de cet appel ne figurent pas sur le plateau de mes tasses de thé.

La personnalité de la secrétaire générale de la FDG est sans nul doute remarquable et son utopisme attachant. Je l’ai vu dans 5 minutes pour comprendre sur VH tv. Ce n’est pas la première fois que je l’entends et l’écoute, mais cette fois-ci son optimisme et sa façon de dire que le Maroc de la démocratie et de la dignité est mille fois possible si les bonnes énergies arrivent à se mobiliser et si on se soulève tous pour dire il y en a marre, me donnent envie de voter pour elle.

Mais je vote utile et je ne crois pas qu’une gauche puisse émerger au Maroc à la manière du grec Syriza ou de l’espagnol Podemos. Ce serait très beau et c’est une vue de l’esprit. Le Maroc et les Marocains restent dominés par les conservatismes et des plus rétrogrades parmi eux. C’est triste à dire mais c’est ainsi.

Le PJD n’est que la face émergée de l’iceberg auquel son passage par le gouvernement a procuré une dimension qu’il n’aurait jamais acquis autrement. Derrière cette façade supposée modérée de l’Islam, on retrouve Al-adl wa Al-ihssan, les salafistes et autres daechistes qui ne rêvent que d’en découdre avec tout ce qui respire l’ouverture, la modernité, le progrès ou encore la laïcité qui contrairement à ce qu’ils font croire n’est pas synonyme d’athéisme.

Devant cette accablante réalité, il faut réfléchir aux voies et moyens de mobiliser non pas au-delà de la gauche, mais des gauches ; en finir avec les anathèmes. Il faut aussi en finir avec les slogans creux. Les pertinents débats qu’a organisés le mouvement Damir avec les chefs de partis ont montré qu’il en faut beaucoup plus pour convaincre. Certains leaders s’en sont bien sortis, et j’attendais Nabila Mounib pour juger sur pièces. Malheureusement elle a fait faux bond à la dernière minute.