Le pari d’un Roi

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Tout en gardant le silence, Alger a laissé dire qu’il n’acceptait pas l’offre royale de la reprise du dialogue entre les deux capitales.

A parts égales, le pouvoir algérien a considéré l’offre du Roi Mohammed VI et l’accueil satisfait que lui ont réservé plusieurs Etats ainsi que l’ONU et l’Union Européenne comme un « non évènement ».

Les sources autorisées et non autorisées, les commentaires de la presse ont fait la part belle aux mêmes éléments de langage d’une diplomatie toujours prisonnière de son enfermement alternant délirium et paranoïa.

A chacun ses mots et le degré de sa sophistication dans le maniement des arguments, mais la même idée pour tous, ce qui indique parfaitement que les prises de position obéissent à un même mot d’ordre.

Si bien que l’on peut estimer que c’est là la position officielle d’Alger.

Avant même qu’il y ait la moindre réaction à Alger, on a dit ici que le pouvoir algérien aurait tort de n’accorder à la position du souverain qu’une valeur manœuvrière. C’était trop espérer.

A l’origine du conflit algéro-marocain autour du Sahara, une mésestimation flagrante de la capacité du Maroc à résister à l’enfer qu’on lui promettait dans ces provinces. L’ex-président algérien Houari Boumediene qui a forgé le syndrome du Sahara chez les Algériens, croyait dur comme fer qu’il suffisait de quelques mois, voire de quelques semaines de guérilla dans ces provinces pour que le régime marocain s’effondre de lui même.  

Un mauvais jugement qui a donné et continue des erreurs d’appréciation à répétition, Alger ratant pour le malheur de son pays et de la région tous les rendez-vous d’un règlement pacifique du conflit.

La situation à Alger n’est pas saine. Le fut-elle un jour ? Toujours est-il que tout ce que compte Alger de responsables est aux abois.

La perspective incertaine de la présidentielle d’avril 2019 obstrue l’horizon et personne de la classe politique, en dehors de Djamel Ould Abbès, secrétaire général du FLN, réputé pour sa légèreté, ne semble disposé à miser sur les lendemains.

A croire qu’il n’y a que le Roi du Maroc pour oser un pari sur l’avenir de l’Algérie.