Khouribga : vivre ou mourir il faut choisir

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Tant bien que mal, mais avec le même succès, le Festival africain du cinéma africain de Khouribga, a réussi à boucler ses noces d’émeraude. C’est tellement long qu’on a du mal à imaginer que ce festival né dans l’antre du prolétariat pour le prolétariat ait pu tenir quarante ans et muer bien avant l’heure et sans le faire exprès en fer de lance de la diplomatie culturelle du Maroc à destination de l’Afrique.

Etrange convergence que celle qui a fait croiser progressivement l’orientation résolument africaine du Maroc et l’essence du festival de Khouribga qui a su sortir de ses carcans idéologiques des années soixante-dix pour épouser l’air du temps.

Cela ne plait pas à tout le monde, mais cette évolution, le festival la doit à un homme, Noureddine Saïl. C’est à son entregent et à son amour pour le cinéma que contre vents et croche-pieds le festival a pu tenir 20 éditions en quarante ans.

Mais il sait que désormais le festival, s’il veut durer, doit mieux se professionnaliser, mieux s’institutionnaliser pour assurer sa pérennité. La politique des bouts de ficelles qu’on met chaque année bout à bout pour boucler un petit budget de 4 millions de dhs, ne peut plus suffire pour assurer le rayonnement qui doit être le sien.

Ceux qui ont déjà eu à lire ce que j’écris sur le festival chaque année vont trouver dans ces mots une litanie. Sans doute et je m’en serais bien passé si, enfin, quelque part dans les centres de décision, l’avenir du festival rencontre une oreille attentive.

L’enjeu aujourd’hui c’est qu’entre laisser mourir sournoisement à petit feu et faire sérieusement vivre, il est grand temps de choisir.