Ils ne font jamais rien comme les autres, ces Algériens !

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La lettre de Abdelaziz Bouteflika au peuple algérien par laquelle il s’engage à organiser une présidentielle anticipée durant son cinquième mandat, d’ores et déjà dans la poche, est un chef d’œuvre de foutage de gueule ! Laissez-moi faire paisiblement mon cinquième quinquennat et je vous promets de m’en aller avant le terme du mandat. C’est-à-dire ? C’est-à-dire à un mois de la fin de ce mandat j’appelle à des élections anticipées pour mes cinq années supplémentaires de pouvoir moins  une journée.

La ficelle est si grosse et la plaisanterie si grossière que Ali Benflis, chef de fil des avant-gardes de la liberté, doute de sa paternité. Même grabataire, Abdelaziz Bouteflika n’a pas pu commettre pareille ineptie.

En d’autres termes, le message de l’oligarchie composite au  pouvoir à ses compatriotes –je refuse de faire un jeu de mots stupide sur ce compatriote - est d’une simplicité déconcertante : Le quatrième mandat entamé en 2014 et qui déjà ne devait pas avoir lieu n’a pas suffi pour qu’on puisse trouver un remplaçant à Bouteflika à même de nous permettre de continuer à vous emmerder, aussi vous serez gentils de nous accorder un nouveau mandat en vous promettant que bien avant qu’il arrive à son terme on serait tombés d’accord sur l’homme idéal qui nous permettrait de continuer comme avant. Génial, non ?!

Si génial que les Algériens en sont groggy. Ce lundi, il n’y a plus que les étudiants et les lycéens dans la rue pour entretenir la flamme du rejet. Les autres, plus âgés et donc moins résistants, en sont à cuver leur gueule de bois et à soigner leur migraine. Du paracétamol à en faire une crise de foie. Ils ont osé ! On les savaient culottés, mais là ils ont dépassé toues nos espérances et nous ont fait perdre tous nos paris. Même les Algériens qui prennent Bouteflika pour un marocain et à ce titre veulent l’enterrer vivant ne méritent pas ça.