Benkirane et le « malentendu » avec l’Algérie

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Au Forum d?Al Jazeera au Qatar, le chef du gouvernement marocain, Abdalilah Benkirane, a affirm? que ?les Alg?riens sont nos fr?res. Nous les aimons et nous pensons que c?est r?ciproque??. Un Marocain, probablement un ultra du Raja de Casablanca, m?a envoy? ce qu?il appelle un rectificatif. De son point de vue, le chef du gouvernement aurait d? dire que ??les Alg?riens sont nos amis [et pour l?instant n?anmoins nos ennemis]. En d?pit de tout nous les aimons et que malgr? ce que leur pouvoir leur fait croire ? notre sujet nous pensons que c?est r?ciproque.? Fort heureusement pour les relations maroco-alg?riennes au laid fixe, le supporter rajaoui n?est pas chef du gouvernement, m?me si celui-ci, qui garde intact son optimisme sur l?avenir des rapports entre Rabat et Alger, s?est l?g?rement tromp? en pr?cisant qu?il y a ??un malentendu [entre les deux pays] qui dure depuis 1963.?? Un bref retour sur l?histoire lui aurait fait comprendre que ce ??malentendu?? remonte ? 1844, le jour o? le sultan Moulay Abderrahmane?envoya son fils ? la t?te de 26 mille hommes voler au secours de l??mir Abdelkader. La victoire fran?aise sur l?arm?e sultanienne d?boucha sur deux actes d?armistice, Tanger en septembre 1844 et Lalla Maghniya en mars 1845. En vertu de ce dernier, la France coupa dans les territoires marocains au profit de ce qu?elle pensait d?j? comme un ?ternel d?partement fran?ais. La longue parenth?se coloniale en Alg?rie et la soumission du Maroc au protectorat fran?ais en 1912 ont mis en hibernation ce litige que Paris a voulu faire revivre en essayant d?inclure en 1957 le Maroc ind?pendant dans l?Organisation Commune des R?gions Sahariennes. Par id?alisme maghr?bin, Mohammed V d?clina l?offre et Hassan II confirma cette politique en concluant ?un accord avec le GPRA en juillet 1961. Il stipulait que ??les probl?mes de la d?limitation territoriale entre le Maroc et l?Alg?rie les concernent seuls et ne peuvent ?tre r?gl?s qu?entre les deux Etats et en dehors de toute pr?tention ou ing?rence ?trang?re?. Depuis, Rabat n?a cess? de se mordre les doigts.